Les minières ne paient pas de droits de scolarité

Le financement du Plan Nord gruge les dépenses sociales

Cuivre, or, diamants, nickel, lithium, uranium, énergie hydroélectrique, les richesses du Grand Nord québécois seront vendues à rabais à des « investisseurs privés ». On prévoit des investissements publics et privés de l’ordre de 82 milliards de dollars sur une période de 25 ans.

Le financement gouvernemental de ce projet durant les trois premières années (2012-2015) sera de l’ordre de 1,6 milliard de dollars. Les frais de « promotion » sont énormes. Le Québec consacre 500 millions de dollars sur 5 ans afin « d’attirer des partenaires privés ».

Dans une conjoncture d’austérité budgétaire frappant le Québec, d’où provient cette énorme somme d’argent ?

Le financement du Plan Nord gruge les dépenses sociales. Ce projet sera en partie financé par la hausse des droits de scolarité universitaire au bénéfice des grandes sociétés multinationales.

Les grands acteurs du Plan Nord jouissant d’un généreux appui gouvernemental sont, entre autres, Rio Tinto Alcan, ArcelorMittal. IAMGold, Alcoa, Cliffs, Agnico Eagle et Xstrata.

Austérité budgétaire pour les uns. Argent facile et profits pour les autres.

Les compagnies minières ne paient pas de « droits de scolarité ».

Il est essentiel que l’action étudiante et citoyenne visant le gel des droits de scolarité continue à soulever la question du Plan Nord et de son financement au profit d’une poignée de sociétés multinationales, sans parler du pillage des terres autochtones et de la déstabilisation de l’écosystème, dont les forêts en zone boréale, au delà du 49e parallèle nord.

Selon plusieurs groupes environnementalistes, le Plan Nord ouvre la porte à l’accélération de la destruction des écosystèmes du Nord, à l’exploitation des ressources sans la mise en place de balises environnementales adéquates ni d’un système de redevances qui permettrait aux Québécois de réellement profiter de cette exploitation.

Mais, en plus, on nous assure que les écosystèmes les plus menacés, les plus près des gens et les plus diversifiés ne seront pas protégés.

Droits de scolarité et dépenses militaires : Deux poids, deux mesures.

L’autre argument de poids dans le débat sur les droits de scolarité est la montée en flèche des dépenses militaires au détriment du projet de société.

L’achat de systèmes d’armes perfectionnés se fera aux dépens des transferts du fédéral au provincial, lesquels contribuent au financement de la santé et de l’éducation.

Indirectement, la hausse des droits de scolarité finance l’économie de guerre dont l’achat controversé des chasseurs F-35.

En restreignant le programme des chasseurs F-35, des fonds seraient immédiatement disponibles pour les étudiants universitaires du Québec.

En fait, le coût associé à un seul F-35 (462 millions de dollars) libérerait suffisamment de ressources pour financer la hausse des frais de scolarité pour des années à venir.

Le gouvernement fédéral envisage l’achat de 65 F-35 pour un montant de 30 milliards de dollars.

Le gouvernement Charest mène une guerre économique à l’endroit du peuple québécois. Comment pouvons-nous confronter l’arrogance du gouvernement québécois ? Voici quelques pistes d’action.

1. Faire une vérification citoyenne de l’utilisation des fonds publics, incluant les décaissements prévus dans le cadre du Plan Nord au profit des sociétés minières.

2. Interpeller le gouvernement fédéral de Stephen Harper concernant l’augmentation des dépenses militaires au détriment du financement des programmes sociaux des provinces.

3. Procéder à un examen détaillé des options budgétaires des deux paliers de gouvernement (fédéral, provincial) ainsi qu’une verification des débordements financiers de Québec et Ottawa en faveur des milieux d’affaires.

4. Enfin, il est important que d’ores et déjà les revendications étudiantes à l’endroit du gouvernment soient menées avec l’appui du mouvement syndical, et en étroite liaison avec d’autres secteurs de la société québecoise (employés du secteur public, travailleurs de la santé, enseignants, agriculteurs, petite et moyenne entreprise, etc.), affectés par les dites mesures d’austerité budgétaires.