Rio Tinto Fer et Titane &#58 Grande victoire syndicale

Il y a de quoi faire sourciller qui suit de près les relations de travail au Québec : des hausses salariales annuelles de 4,8 % en moyenne, une augmentation du nombre des journées de vacances, une amélioration des assurances et un boni de 6000 $ à la signature de la convention.

En somme, le nouveau contrat de travail des quelque 300 travailleurs de la mine d’ilménite de Rio Tinto Fer et Titane à Havre-Saint-Pierre représente une hausse de 50 % la masse salariale.

L’effervescence du secteur minier a permis de négocier une convention collective à l’avantage des travailleurs, leur permettant de tirer profit des activités industrielles de leur région.

« C’est un contrat d’une durée de six ans. Avec les conditions qu’on a obtenues, ça fait notre affaire », explique le coordonateur régional du Syndicat des Métallos, Alain Croteau.

En entrevue à l’aut’journal, il souligne que le prix du fer se situait autour de 200 $ la tonne au moment des négociations, mais que ce prix avait baissé à 89 $ au moment de ratifier.

C’est justement le prix du fer, l’activité minière et la rareté de la main-d’œuvre de métier qui font en sorte que certaines conventions collectives se concluent, sur la Côte-Nord, largement au-dessus des ententes signées ailleurs au Québec. « Les employeurs s’arrachent les travailleurs de métier dans la région. Il y a un prix à ça. »

« C’est la quatrième convention comme ça qu’on signe, déclare fièrement le coordonateur régional. Mais le plus important pour nos travailleurs, c’est la préservation du régime de retraite à prestations déterminées et l’indexation pour les retraités. »

Non seulement le régime à prestations déterminées est-il maintenu, mais la part versée par les employés sera diminuée de 40 %. C’est donc dire que Rio Tinto Fer et Titane en assumera la plus large part. Il s’agit d’une victoire d’autant plus importante que ces mêmes travailleurs ont fait la grève pendant trois mois en 2007 pour sauver leur régime de retraite à prestations déterminées.

Cette entente comprend aussi une part de bénéfices pour les retraités. « C’est une question de justice », souligne Alain Croteau, précisant qu’environ 300 retraités sont concernés. Outre l’indexation du régime de retraite, ils bénéficieront également d’une hausse de l’assurance-vie et de l’introduction d’une nouvelle carte de paiement des médicaments.

La convention collective échéant le 1er septembre 2012, si aucune entente n’était conclue à ce moment, les travailleurs auraient déclenché la grève. « On a fait un petit marathon parce que ici, c’est no contract, no work. Ça fait plus de soixante ans que c’est syndiqué et ça a toujours été comme ça », de conclure M. Croteau, expliquant que Rio Tinto avait préféré négocier cette fois plutôt que de se retrouver avec un conflit de ­travail.