Gabriel Nadeau-Dubois brasse la FTQ

Il n’y a pas de recettes miracles, mais un ingrédient essentiel : la mobilisation

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE pendant le « printemps érable », s’est adressé aux membres de la FTQ, lors de leur congrès, pour leur parler de confiance, de lutte et de solidarité.

Relativement aux attaques antisyndicales et aux politiques néolibérales qui influent sur le mouvement syndical, « la seule réponse possible, c’est de se défendre. Pas seulement devant les tribunaux, et dans les médias, mais dans la rue, par la lutte », a-t-il lancé, ce qui n’a pas manqué de faire se lever la salle, littéralement.

Confiance, a-t-il souligné, parce que les syndicats et les militants ne devraient pas avoir honte de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font.

« Il faut que le mouvement syndical reprenne confiance en lui. » Le monde syndical doit, à son avis, s’adapter à un marché du travail qui change. Il a invité la FTQ à demeurer ouverte aux changements, à réfléchir constamment sur ses pratiques et à demeurer à l’écoute de ses membres.

« Il y a nécessité de reprendre contact avec les membres. Oui, une remise en question s’impose, les critiques sont là. Ce n’est pas normal que tant de jeunes se désintéressent du mouvement syndical, que tant de jeunes ne veulent pas être syndiqués. Il faut les écouter et les comprendre. » Et seule une FTQ forte pourra faire face à ces remises en question, a-t-il précisé.

« Mais il faut refuser de remettre en question la solidarité, la justice et le respect que tous les travailleurs et les travailleuses méritent, syndiqués ou non », ajoutant que le mouvement syndical est l’une des raisons principales du mieux-être au Québec par rapport aux sociétés voisines.

« En 30 ans, la productivité a augmenté de 30 %, pendant que les salaires ont augmenté de 15 %. C’est la moitié. La vérité, c’est que la production augmente, mais pas les salaires. Si les salaires avaient augmenté au même rythme, les Québécois auraient en moyenne 6 000 $ de plus dans leurs poches. Il est où cet argent-là, s’il n’est pas dans les poches des travailleurs ? »

On reproche souvent aux syndicats de chercher la confrontation. « Depuis 15 ans au Québec, qui attaque, qui détruit ? Qui menace les retraites ? Qui a instauré la taxe santé, qui coupe dans l’aide sociale ? Qui est responsable de deux des plus grands conflits de travail ? Qui a jeté les travailleurs et les travailleuses du Journal de Québec et de Montréal dans la rue ? Oui, il y a de la confrontation, mais il y a de la confrontation parce que le patronat et les partis qui le représentent ont choisi de saboter les moyens de solidarité. »

Sur cette note, Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas raté l’occasion de décocher une flèche au Parti Québécois pour avoir placé Pierre-Karl Péladeau à la tête de la plus importante société d’État québécoise.

Il a conclu avec un appel à la solidarité et à la mobilisation. « Nous ne sommes pas seulement des individus, nous sommes un groupe, une classe, peu importe comment on l’appelle. Et nous avons, comme groupe, des intérêts qui ne sont pas les mêmes que ceux qui nous dirigent. »

Il a rappelé qu’il y a deux ans, les étudiants entamaient la plus grande mobilisation sociale de l’histoire du Québec. « Il n’y a pas de recettes miracles, mais un ingrédient essentiel : la mobilisation. La vraie mobilisation, celle qui se fait dans la rue, pas devant les tribunaux, pas dans les salles de réunion. »

GND avait aussi un message pour le maire de Québec, Régis Labeaume. « Je voudrais profiter de cette tribune pour lui dire que sa lutte contre les régimes de retraite, il n’a pas le droit de dire que c’est une lutte pour les jeunes parce que c’est faux », soulignant que les syndicats ne seront pas seuls dans cette lutte qui concerne aussi « tous ceux au Québec qui croient à la justice. »