Un site web dédié aux militants sociaux, syndicaux et coopératifs

Pour combattre la désinformation libérale

*Depuis l’automne, la Toile des toiles dispose d’un nouveau portique bien bardé pour fournir gratuitement des documentaires progressistes, soit ferrisson.com. On y compte à ce jour plus de 200 vidéos, certains en format « émission Web-télé » de 27 minutes, d’autres à durée variable, tous dédiés aux militants sociaux, syndicaux ou coopératifs à qui l’on doit le Québec d’avant les saccages répétitifs.

Tout commence en 2013, lors d’une bouffe rituelle entre copains, sous fonds de morosité sociétale. Harper sévit à Ottawa et le PQ s’apprête à en faire autant à Québec, tandis que la machine néolibérale du régime Couillard n’est qu’en occulte gestation.

Partout, il n’est plus question que de coupures dans les services, de délestage de l’appareil gouvernemental, d’ententes bilatérales avec des paradis fiscaux, de reculs environnementaux, de remises en question des acquis syndicaux, cela sous fonds de démagogie et de désinformation bien ficelées. Bref, la « job » néolibérale est en train de se faire.

Débridée, la droite canadienne et québécoise, celle des chantres antisociaux, des apôtres du privé et des lobbys financiers, a fait front commun. Pire, elle a bonne presse ; elle n’est plus cantonnée dans ses radios poubelles.

Et, comme toujours, elle utilise les mouvements revendicateurs et les gens de progrès (femmes, étudiants, environnementalistes, syndiqués) comme épouvantails.

Rien de mieux pour bien diviser la population. C’est ce que faisait si bien Maurice Duplessis dans les années 50. Méchant beau prétexte à une indigestion bien aigüe !

Tant et si bien que les convives décident de s’en mêler. Les tontons flingueurs vont reprendre du service, revêtir leurs vieux treillis de guerre, pas pour un baroud d’honneur, mais pour un coup de pouce potentiellement, éventuellement, souhaitablement significatif, sans pour autant qu’ils ne se prennent pour d’autres ! Hum !

Mais comment, où, quand et avec qui s’engager ?

Les copains-ripailleurs ne sont plus syndiqués et ils ne roulent vraiment pas sur l’or. Ils font alors face à une question de 64 000 $ : comment éviter une énième bouffe-chialage sans lendemain ?

Or, qui l’eut cru, la réponse surgit comme une bénédiction de la Pentecôte. C’est simple ; il suffisait d’y penser.

Pour militer sans médaille syndicale officielle, on démarrera tout bonnement une boîte de production spécialisée en Web-télé, une boîte « orientée du bon bord » qui produira des « documentaires inspirants ». Voilà !

Des militants expérimentés y seront mis à contribution. Ils raconteront leur vécu syndical, populaire, coopératif, ils feront revivre l’histoire québécoise des relations de travail, ils réexpliqueront les valeurs défendues de peine et de misère au fil des décennies et ils feront la genèse des actifs sociaux dont bénéficient les Québécois, ceux-là même qui ont été développés, testés et revendiqués depuis les années 50 (ex. les lois sur les accidents de travail, sur l’assurance maladie, sur les congés parentaux, sur le salaire minimum, sur le Régime des rentes du Québec ou encore sur l’éducation gratuite et obligatoire).

Ces documentaires seront placés sur un site Web que l’on s’efforcera de faire connaître. On y ajoutera de l’info complémentaire et on y acceptera les commentaires. Rien de moins !

Or, voici que, malgré tout pronostic sensé de gros bon sens, l’idée a survécu au lendemain de la veille et a fait son bonhomme de chemin. Une boîte de production appelée FERRISSON (patronyme découlant des prénoms des artisans embrigadés) a été fondée et la production Web-télé a pu démarrer sur les chapeaux de roue. C’était en novembre 2013.

Quant au site Web, ferrisson.com, il est devenu fréquentable en octobre dernier et, depuis, il s’améliore de jour en jour.

Il suffit d’ailleurs de le visiter pour se rendre compte du travail abattu. On y trouve une série de documentaires où des artisans d’un Québec juste et solidaire racontent leur vécu et en tirent des leçons.

On y trouve également, des productions particulières sur des sujets complémentaires, par exemple, sur la grève de Pratt & Whitney (United Aircraft) qui fut riche en conséquences législatives.

On y trouve enfin des textes d’inspiration progressiste pouvant aider les militants syndicaux dans leur œuvre de mobilisation.

Ce que l’on a appris depuis, c’est que l’intérêt dépasse le cadre de la militance syndicale ou sociale. Des étudiants, des profs et des experts en relations de travail, des gens intéressés par l’histoire syndicale du Québec, nous avouent (parfois avec enthousiasme) y avoir passé de bons moments et nous promettent d’y revenir.

Bref, ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée que vous, ami(e) lecteur, lectrice de l’aut’journal, veniez y faire un tour.

http://ferrisson.com

*Réalisateur aux Productions Ferrisson