L’entêtement idéologique et non la logique

Le ministre Barrette veut centraliser de façon contre-productive le réseau de la santé sur le dos de ses employés, sous prétexte que les dépenses du réseau seraient trop élevées et que le gouvernement pourrait apparemment réaliser des économies de 220 M$ avec le projet de loi 10.

Or, l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) estime au contraire que le projet de loi 10 du gouvernement libéral, par son aspect centralisateur, fera plutôt augmenter les dépenses publiques au lieu de les limiter.

L’IRIS déboulonne aussi le mythe de l’explosion des coûts de notre « trop » généreux système de santé public en rappelant que les dépenses publiques québécoises en santé, qui s’élèvent à 5 616 $ par habitant, sont pourtant moins élevées que la moyenne au Canada (6 045 $), ou celle des États-Unis, avec le modèle américain du « tout au privé » contrôlé par des compagnies d’assurances (plus de 9 000 $). Une hausse des dépenses publiques s’élevant à 28 % depuis 1981, comparativement à 114 % pour le « super » privé.

On réalise donc que les mesures d’austérité libérale comme la réforme de la santé reposent sur l’entêtement idéologique et non la logique. Car ce gouvernement apparemment anti-radical, qui prétend être obligé de couper, demande la contribution de tout le monde… sauf ses vaches sacrées.

Doit-on rappeler que le financement des écoles privées coûte plus cher (500 M$) que l’économie escomptée (390 M$) avec le projet 10, pendant que l’Ontario, de son côté, ne donne absolument rien aux écoles privées ?

Et doit-on rappeler que les dépenses en santé seraient beaucoup moins élevées si le gouvernement ne s’était pas entêté à construire deux hôpitaux universitaires à Montréal, alors que des villes nettement plus populeuses et prospères n’en comptent pourtant qu’un seul ?