Glencore et ses méthodes de patron voyou

Une multinationale impénitente et immorale

2017/06/20

Vous croyez que Google ou Apple sont des mauvais citoyens corporatifs ? Attendez de connaître Glencore, propriétaire de CEZinc, et ses comportements. Vous découvrirez ce qu’une multinationale immorale peut produire de pire.

Glencore est une multinationale anglo-suisse de courtage et d’extraction de matières premières. L’entreprise est née en 2013 d’une fusion de Glencore, société de courtage fondée par Marc Rich, et de Xstrata, une multinationale dans le domaine de l’extraction minière. Son siège social est situé à Baar, en Suisse.

Selon son site internet, Glencore est un groupe international de marketing et de production intégrée de matières premières, ayant des activités dans la production, l’approvisionnement, la transformation, le raffinage, le transport, le stockage, le financement et la fourniture de métaux et minéraux, produits énergétiques et produits agricoles provenant de la production du groupe Glencore lui-même ou de tiers.

Wikipédia allègue que « Glencore contrôlait en 2011 environ 60 % du zinc mondial, 50 % du cuivre, 38 % de l’aluminium, 28 % du charbon, et environ 10 % du grain et 3 % du pétrole. Le groupe contrôlerait aussi au moins 45 % du marché mondial du plomb, métal toxique, mais stratégique (pour les batteries, le nucléaire, l’armement et les munitions de guerre, de chasse et de tir sportif, le plomb tétraéthyle, etc), dont le prix a beaucoup grimpé.

Toujours selon Wikipédia, le fondateur de Glencore, Marc Rich, a été poursuivi à plusieurs reprises pour corruption, évasion fiscale et pour ses pratiques fiscales, sociales et environnementales douteuses. Après avoir œuvré durant 37 ans dans un halo de mystère, cette société très controversée a reçu en 2008 le prix du Public Eye Awards de la multinationale la plus irresponsable.

Dans un article d’Agnès Rousseaux, de Bastamag.net, l’entreprise est accusée de mise en danger de la population, dégradation de l’environnement, pillage des ressources minières, évasion fiscale et transferts douteux via des paradis fiscaux.

En Zambie, Mopani est un bel exemple d’évasion fiscale. Elle appartient à l’entreprise Carlisa, située aux Îles Vierges, qui est la propriété de Glencore Finance, aux Bermudes, qui appartient à Glencore Suisse, dans le canton de Zoug, qui est un paradis fiscal, quasiment sans impôt sur les sociétés.

À la mine zambienne de cuivre de Mulfulira, il y a des émissions de soufre (72 fois plus que les limites légales) et de plomb (90 fois). Glencore injecte de l’acide sulfurique dans les sols, polluant les nappes phréatiques, et ne protège pas la santé de ses mineurs, tous des Noirs.

Des ONG soupçonnent Glencore, via sa filiale congolaise, d’acheter du minerai à des intermédiaires qui font appel au travail d’enfants dans des conditions extrêmement dangereuses. Le taux de radioactivité est extrêmement élevé dans les mines de Glencore, dont les ouvriers ne disposent pas de protection adéquate.

Jean-Michel Bezat a écrit, dans le journal Le Monde, que, lorsque « Metaleurop, une filiale spécialisée dans les métaux non ferreux, avait fermé du jour au lendemain son usine, Jacques Chirac, alors président de la République, avait dénoncé les “méthodes de patrons voyous” de Glencore, qui avait brutalement licencié 831 salariés et laissé à la charge de la collectivité les énormes coûts de décontamination du site pollué par la dioxine et le plomb ».

Glencore a été impliquée dans le scandale du programme onusien « Pétrole contre nourriture » en Irak et accusée d’avoir pris part à un vaste système de corruption, mis en place par Saddam Hussein. Son fondateur, Marc Rich, a été condamné par la justice américaine à 325 ans de prison pour corruption et collusion avec l’ennemi irakien. Il a été gracié en 2001 par Bill Clinton.

En 2014, la nomination de Tony Hayward comme président de Glencore a été très controversée. Hayward est l’ancien président de BP, considérée comme le responsable de la catastrophe pétrolière dans le golfe du Mexique en 2010.