Pauline Marois vue par… (2)

2007/08/10 | Par L’aut’journal 

Pauline Marois est maintenant à la direction du Parti Québécois. En attendant la publication d’une biographie qui lui sera consacrée, il est possible de retracer les grandes lignes de son parcours politique dans les biographies consacrées aux politiciens québécois. Nous en publions les extraits pertinents dans une série d’articles sur ce site.

Au menu de ce deuxième article, d’autres extraits de la biographie de René Lévesque par Pierre Godin (Boréal).


Photo: Mathieu Bélanger

Un remaniement ministériel de René Lévesque

Parmi les autres victime du remaniement figure Pauline Marois, ministre de la Condition féminine. Elle est exclue du Comité des priorités du gouvernement, dorénavant composé de six poids lourds.

Lise Payette, devancière de Pauline Marois à la Condition féminine, avait fixé la règle en exigeant de René Lévesque que la ministre de la Condition féminine siège de facto au Comité des priorités. Pourquoi écarter Pauline Marois, alors que ses évaluateurs ne tarissent pas d’éloges à son endroit? « Surprenant, ont-ils noté, elle fait du bon travail, elle jouit d’une très bonne cote auprès des députés. » Mais le chef juge qu’elle manque d’expérience et de maturité.

Il lui téléphone en Italie où elle séjourne pour lui annoncer qu’il la nomme à la vice-présidence du Conseil du trésor : « Vous serez au cœur de la prise de décision, dans une zone d’influence extrêmement importante d’où vous pourrez veiller aux dépenses de rattrapage nécessaires pour donner aux femmes la place qui leur revient. Pauline Marois accepte, mais sans savoir qu’elle ne fera désormais plus partie du Comité des priorités. Dure nouvelle que le premier ministre se garde bien de lui préciser et qu’elle n’apprendra qu’à son retour.

Soutenue par les lobbies féministes, Pauline Marois retrouvera bientôt sa place au Comité des priorités.

(Tome IV, pp. 248-249)

Le « beau risque »

Bientôt, René Lévesque fait face à la fronde d’une douzaine de ministres. Ils exigent qu’il recule au sujet du moratoire entourant la souveraineté. Douze ministres, c’est presque la moitié de son Cabinet ! Outre les Parizeau, Laurin, Léonard et Leblanc, la rébellion orthodoxe regroupe Gilbert Paquette, Pauline Marois, Bernard Landry, Denis Lazure, Louise Harel, Marcel Léger, Robert Dean et Guy Tardif.

(Tome IV, p. 380)

La souveraineté comme « police d’assurance »

Le 19 novembre, René Lévesque fait lire à Nadia Assimopoulos le texte final de la sommation qu’il destine au clan Parizeau-Laurin. La souveraineté n’est plus maintenant qu’une « police d’assurance que notre peuple ne saurait jamais laisser tomber ». Du même souffle, il est prêt à donner au Canada fédéral « la légendaire dernière chance ».

Pauline Marois est aussi estomaquée que Gilbert Paquette : la souveraineté n’est plus qu’une police d’assurance?

(Tome IV, p. 386)

Démission de ministres dans le contexte du « beau risque »

René Lévesque supplie Louis Bernard de « s’acharner » sur Pauline Marois pour la fléchir. « Pars-tu, toi, Pauline ?, interroge le conseiller. – Non, je reste! » Mission facilement accomplie. En revanche, colère torrentielle de Denise Leblanc, qui traite Pauline Marois de tous les noms en la croisant. Entre signer une pétition pour secouer le premier ministre et claquer la porte du gouvernement, il y a une différence juge la ministre de la Main-d’œuvre Pauline Marois.
(…)

Après avoir fait voter par ses militants de La Peltrie une résolution orthodoxe, Pauline Marois a retourné sa veste et rejoint les révisionnistes. Depuis, elle n’en dort plus.

(Tome IV, p. 394, 431)

La course à la chefferie remportée par Pierre Marc Johnson

Les chances des trois autres principaux candidats, Pauline Marois, Jean Garon et la risque-tout Francine Lalonde, sont minimes. Deux raisons motivent la première : empêcher les johnsonnistes de faire main basse sur le parti et promouvoir le plein-emploi et la souveraineté.

(Tome IV, p. 495)

Demain: Des extraits de la biographie de Jacques Parizeau par Pierre Duchesne

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