Pauline Marois vue par… (5)

2007/08/10 | Par L’aut’journal 

Pauline Marois est maintenant à la direction du Parti Québécois. En attendant la publication d’une biographie qui lui sera consacrée, il est possible de retracer les grandes lignes de son parcours politique dans les biographies consacrées aux politiciens québécois. Nous en publions les extraits pertinents dans une série d’articles sur ce site.

Au menu de ce cinquième article, des extraits de la biographie de Jacques Parizeau par Pierre Duchesne (Québec Amérique).


Photo: Clément Allard

La Commission Bélanger-Campeau

Mais à qui profite donc le consensus tant recherché par les non alignés ? Au gouvernement ou aux souverainistes ? Un mois après le dépôt du rapport de la Commission Bélanger-Campeau, Jean-Claude Rivest, le principal conseiller du premier ministre Bourassa, avoue à Jean-François Lisée que « s’il y avait pas eu de consensus à Bélanger-Campeau, ça aurait été dangereux, parce qu’on (les libéraux) aurait été isolés. »

L’option souverainiste est alors majoritaire au Québec. « L’opinion publique est alors sceptique sur nous, la souveraineté, les négociations. Donc, le Parti libéral, en participant à cette démarche-là (le consensus) s’accrédite », confie le plus influent des stratèges de Robert Bourassa.

En fin de négociation, les non alignés continuent toutefois de faire pression sur le Parti québécois plutôt que sur le gouvernement libéral. Pourquoi? Parce que « Larose, Béland, Louis Laberge et Lucien Bouchard s’étaient mis dans la tête que Bourassa allait faire la souveraineté », nous confie Pauline Marois.

Le 21 mars à midi, devant les étudiants de l’Université Laval, Jacques Parizeau résume très bien son état d’esprit : « Avec les deux tiers des Québécois en faveur de la souveraineté, les trois quarts des francophones, je ne me sens pas seul. Pas seul du tout. Ce n’est pas souvent que les trois quarts des francophones sont d’accord. C’est un moment de grâce, lorsqu’on songe au débat qu’on a connu sur la margarine! » Le chef péquiste parle alors « du terrible désir de revenir aux choses claires. »
(…)
Jacques Parizeau n’apprécie pas l’attitude de Lucien Bouchard. « Il essaie de mettre tout le monde ensemble, convient le chef péquiste. Comme d’habitude, c’est un défi de négociation pour lui. C’est un négociateur. Je l’ai vu souvent, moi, faire ce genre de choses-là, à partir de l’idée que la politique c’est l’art du possible. »

Or, pour Jacques Parizeau, la politique est plutôt « l’art de formuler des objectifs ». Pauline Marois, qui participe aux discussions, explique les tensions entre les deux hommes de façon claire : « Je ne suis pas sûre que monsieur Parizeau croyait que monsieur Bouchard était vraiment un souverainiste Très franchement là, je pense que ça origine de là. »

(Tome III, pp. 183-185)

L’entente de Charlottetown

À la grande table du NON, quand Jacques Parizeau propose de faire imprimer des milliers d’exemplaires du texte constitutionnel de Charlottetown en y ajoutant des annotations critiquant cette entente, bien des personnes s’opposent à l’idée. Certains considèrent que le document est trop technique, d’autres craignent que cela ne grève le budget du comité.

Jacques Parizeau défend son idée avec force, en invoquant que le gouvernement fédéral n’a pas encore publié l’entente. Il faut donc prendre les devants, souligne-t-il, et distribuer ce document dans presque tous les foyers en y incluant l’analyse du clan du NON. « Il a insisté et s’est battu pour avoir ce maudit cahier-là, témoigne Pauline Marois. Parizeau exerçait un très bon leadership, même si c’était un leadership de contenu, de fond et d’argumentation. »

(Tome III, p. 204)

Le couple Jacques Parizeau et Lizette Lapointe

Pour sa part, Pauline Marois prétend que si « monsieur Parizeau a développé dans les dernières années une très grande sensibilité aux problèmes sociaux et humains », c’est en raison de « l’influence de sa femme, très sensible à une action communautaire, à une action de base et d’accès à l’égalité. »

(Tome III, pp. 362-263)

Lundi: D’autres extraits de la biographie de Jacques Parizeau par Pierre Duchesne

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