Michael Moore a raison !

2007/08/13 | Par L’aut’journal 

Plusieurs chroniqueurs politiques ont cherché à dénigrer le dernier film de Michael Moore « Sicko – Malade » en disant qu’il idéalisait les systèmes étatiques de santé canadien, britannique et français qu’il oppose au système privé américain.

On a évidemment mis en évidence la longueur des listes d’attente dans notre système. Michael Moore a répliqué que c’était surtout vrai au Québec, parce que le système québécois était sous-financé !

12% de moins que la moyenne canadienne

Michael Moore a parfaitement raison. En 2005, l’Institut canadien d’information sur la santé révélait que le Québec se situait en queue de peloton au regard de ses dépenses en santé (2 707 $ par habitant), démontrant ainsi un écart de près de 12 % avec la moyenne canadienne (3 069 $ par habitant).

Plutôt que de combler cet écart en injectant le milliard reçu d’Ottawa, le premier ministre Charest a préféré diminuer les impôts des mieux nantis et mettre sur pied le Comité Castonguay avec comme mandat de « proposer au gouvernement des sources additionnelles de financement pour la santé ; de préciser le rôle que peut jouer le secteur privé pour améliorer l’accès aux soins; d’examiner les modifications qui pourraient être nécessaires à la Loi canadienne sur la santé ».

Mentir sur son état de santé

Le film de Michael Moore est important parce qu’il montre ce qui nous attend si nous n’arrêtons pas la dérive en cours. Son propos principal n’est pas la situation des 40 millions d’Américains qui ne bénéficient d’aucune couverture d’assurance, mais celle de ceux qui doivent traiter avec ces compagnies d’assurance qui cherchent par tous les moyens à ne pas indemniser les victimes.

Les images et les propos sont forts (le film est un pamphlet) et les médias en ont rapporté quelques-uns. Mais la scène la plus éloquente est peut-être celle où Michael Moore nous montre que les assurés américains doivent mentir sur leurs antécédents médicaux lorsqu’ils se présentent à l’hôpital pour se faire soigner de crainte que des employés des compagnies d’assurance spécifiquement embauchés dans ce but ne détectent des motifs pour leur refuser l’indemnisation.

En Alberta, le personnel médical pouvait assister gratuitement aux représentations du film pour les sensibiliser aux dangers de la privatisation. Au Québec, nos organisations syndicales devraient organiser des projections spéciales pour leurs membres.