Pauline Marois vue par… (7)

2007/08/15 | Par L’aut’journal 

Pauline Marois est maintenant à la direction du Parti Québécois. En attendant la publication d’une biographie qui lui sera consacrée, il est possible de retracer les grandes lignes de son parcours politique dans les biographies consacrées aux politiciens québécois. Nous en publions les extraits pertinents dans une série d’articles sur ce site.

Au menu de ce septième article, des extraits de la biographie de Bernard Landry par Pierre Vastel (Les éditions de L’Homme).

(Sur la photo: Pauline Marois, Bernard Landry et François Legault)

La succession de Lucien Bouchard

Le vendredi 5 janvier 2001
Au 12e étage du siège social d’Hydro-Québec, on ne fête pas la fin du congé des Fêtes. Lucien Bouchard a déjà informé ses plus proches collaborateurs de sa décision de quitter la direction du gouvernement.
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D’autres se refont une santé dans le sud du continent, à la Martinique par exemple où se trouvent Pauline Marois, son mari Claude Blanchet (président de la Société générale de financement) et leurs quatre enfants, Bernard Landry et son amie. Ils passent leurs vacances, à l’extrême sud de l’île, au bord de la magnifique plage des Salines.

Ce soir-là, les deux couples mangent au village Le François. « On a pris du champagne sur la plage, c’était très sympa », raconte Pauline Marois, la ministre de la Santé. Ils parlent un peu des affaires du gouvernement du Québec, discutent stratégie : « C’était une façon de se dire : on fait la paix entre nous », dit Pauline Marois. Ces deux-là venaient de passer une année difficile, le ministre des Finances protégeant son premier excédent budgétaire, la ministre de la Santé réclamant toujours plus d’argent.

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Le mercredi 9 décembre 2001
Dans la journée, Pauline Marois a mis au courant la directrice de son cabinet, Nicole Stafford, une collaboratrice de longue date. La nouvelle commence donc à sortir du cercle des initiés, ministres et proches collaborateurs du premier ministre, tenus au secret en quelque sorte. Bernard Landry et Pauline Marois assurent que leurs machines politiques ne sont pas lancées, qu’elles n’existent pas encore. L’un et l’autre cependant se surveillent…

« Pauline Marois avait commencé depuis longtemps à placer son monde », affirment les gens de Bernard Landry. C’est vrai que son attachée de presse, Christiane Miville-Deschênes, et l’un de ses conseillers politiques, Pierre d’Amour, avaient été engagés au bureau de Lucien Bouchard, et que Sylvain Tanguay, un autre adjoint, a été nommé à la direction générale du parti. La ministre de la Santé a même engagé à son cabinet Maxime Barakat, l’ancien président de la région de Montréal-Ville-Marie du Parti québécois, un pur et dur qui a rendu la vie difficile à Lucien Bouchard.

« Je savais que Bernard Landry faisait des remarques désobligeantes sur mes anciens collaborateurs, dit Pauline Marois. J’ai toujours voulu avoir autour de moi des gens forts qui me bousculent. Et Lucien est venu chercher ces gens-là parce qu’ils étaient bons. Le résultat net, c’est que j’avais du monde partout, sans l’avoir voulu ni l’avoir organisé…

« Mais moi je savais que Bernard se présenterait, poursuit-elle. Il avait son groupe de députés. Et je savais que sa fonction de ministre des Finances, avec les petites cagnottes qu’il mettait de côté, lui permettent de s’assurer des appuis sur lesquels il pourrait compter presque automatiquement. »

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Peut-être Lucien Bouchard avait-il, quelques heures plus tôt, rassuré Pauline Marois sur ses chances de devenir première ministre?

Pourtant, n’avait-il pas tout donné à Bernard Landry : le pouvoir, et la popularité qui vient avec lorsqu’il est facilement exercé… Marois avait toujours été plus populaire que Landry dans la population et dans le parti mais, depuis deux ans, elle fermait des hôpitaux alors qu’il ouvrait de nouvelles usines et de nouveaux bureaux !

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Je ne peux pas vous donner, M. Landry, le détail des résultats du sondage puisqu’ils appartiennent au Journal de Montréal, continue Jean-Marc Léger. Mais je peux vous dire que vos appuis sont trois fois supérieurs à ceux de Mme Marois. Plus significatif encore, vous êtes plus populaire parmi ceux qui se disent péquistes que dans la population en général, ce qui n’est pas le pour Mme Marois.

Demain: Suite et fin de la course au leadership Marois-Landry

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