PPP Hôpital Sacré-Cœur et Clinique Rockland MD

2007/08/19 | Par L’aut’journal 

« Aujourd’hui, la direction prétexte un manque d’infirmières pour négocier un contrat avec un entrepreneur privé pour qu’il prenne en charge des patients dont l’hôpital a la responsabilité. Mais où la clinique privée Rockland trouvera-t-elle les infirmières dont elle a besoin, sinon qu’à Sacré-Cœur et dans d’autres établissements publics ? Selon nous, le résultat sera contraire à ce que la direction prétend rechercher car on accentuera ainsi le problème du manque d’infirmières dans le public », a déclaré en conférence de presse Francine Lévesque, présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN.

« Alors que les installations de l’hôpital sont sous-utilisées, le recours à la clinique RocklandMD est un dédoublement de ressources coûteux et inutile. Pendant ce temps, la direction néglige sa responsabilité d’organiser le travail infirmier et la formation en salle d’opération pour être en mesure d’assurer la présence du personnel suffisant, avec des conditions de travail plus satisfaisantes », a soutenu, de son côté, Serge Nemey, vice-président du Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires de l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal (CSN).

« Nous sommes indignés du choix de la direction de l’hôpital d’aller dans la direction de la privatisation alors qu’il existe des moyens de redresser la situation à l’interne par une meilleure organisation du travail impliquant toutes les catégories de personnel », a ajouté Catherine Tremblay, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’hôpital du Sacré-Cœur (CSN).

« Ce que le ministre Couillard est en train de faire ou d'accepter avec Sacré-Cœur et Rockland est tout à fait contraire aux protections qu\'il disait mettre en place avec la loi 33. En commission parlementaire, il avait pourtant insisté sur le choix prioritaire du secteur public, sur une meilleure gestion des listes d’attente au niveau local, régional et national, sur l’étanchéité au sein des cliniques, entre médecins participants et médecins non participants », a constaté Francine Lévesque.

« Nous déplorons vivement que l’initiative de la direction de Sacré-Cœur survienne avant le début des travaux du comité du MSSS pour trouver des solutions permanentes aux problèmes aigus et chroniques de pénurie de personnel dans les soins infirmiers, auquel nous nous sommes engagés à participer. Les difficultés de garder nos d’infirmières dans le réseau public et d’en attirer de nouvelles sont suffisamment sérieuses sans que des initiatives de privatisation provoquent de nouvelles saignées dans les rangs infirmiers », a conclu Francine Lévesque.