Pas un seul mort de plus

2007/09/25 | Par Le Collectif Échec à la guerre

La guerre en Afghanistan s’aggrave de jour en jour. Le Gouvernement du Canada et ses alliés de l’OTAN nous disent que la sécurité et la reconstruction progressent et que l’Occident est en train de gagner la bataille pour le cœur et l’esprit des Afghans. La réalité est beaucoup plus sombre. Il est maintenant clair que la reconstruction n’est qu’un écran de fumée et que la résistance à l’occupation progresse. Chaque mois supplémentaire que les soldats canadiens demeurent à Kandahar, la violence s’accroît.

Il est temps de mettre fin au bain de sang – non pas en 2009, comme le suggèrent les politiciens – mais maintenant. Le Collectif Échec à la guerre et l’Alliance canadienne pour la paix appellent la population du Québec et du Canada à manifester le 27 octobre 2007 et à réclamer le retour immédiat des troupes canadiennes.

Ce jour-là, au Canada et aux États-Unis, nous marcherons pour mettre fin à la guerre. En effet, nos amiEs aux États-Unis ont lancé un appel à l’organisation d’événements, le même jour, pour en finir avec la guerre en Irak. Nous marcherons donc ensemble pour stopper la violence que nos gouvernements sont résolus à perpétuer.

Échec de la « reconstruction »

À Kandahar, la situation se caractérise par la dévastation bien plus que par la « reconstruction ». Le Conseil de Senlis a récemment publié un rapport d’enquête sur la reconstruction invoquée par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Le Conseil de Senlis dit n’avoir repéré que très peu de signes de la reconstruction promise à Kandahar. Le peuple afghan souffre de famine aux portes mêmes de la base canadienne. Malgré les promesses d’argent de l’ACDI, les hôpitaux locaux n’ont ni médicaments, ni équipement. En raison de ces échecs et de l’augmentation du nombre de victimes civiles, les effectifs de la résistance s’accroissent.

Quels sont donc les résultats obtenus ? Les troupes canadiennes ont une nouvelle fois perdu le district de Panjway de la province de Kandahar, après s’être engagées dans quatre batailles distinctes pour tenter de s’y maintenir et s’être fait repousser à chaque fois. Après plus de 18 mois de combat dans le sud qui ont entraîné la mord de centaines de civils et de douzaines de soldats canadiens, l’enjeu est encore de contrôler cette portion de territoire qu’on avait « sécurisée » il y a plus d’un an.

Combien mourront encore, de chaque côté, pour continuer à prendre et à reprendre un îlot de territoire ?

L'Afghanistan, un narco-État

Le commerce du pavot est en pleine croissance en Afghanistan, avec une récolte record d’une valeur de plus de 3 milliards de dollars US cette année. Le rapport 2007 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) indique que la production de l’opium s’est accrue de 35 % depuis un an. Cela ne peut qu’empirer tant que l’OTAN restera en Afghanistan. L’ONUDC affirme qu’un plus grand contrôle de l’État afghan réduira la production d’opium. Mais plus de 60 % des membres élus du parlement afghan sont liés aux seigneurs de guerre et aux barons de la drogue. Augmenter le contrôle des seigneurs de guerre dans les régions productrices d’opium n’aboutira certainement pas à une diminution de la production.

Il est ironique de se rappeler que la production d’opium avait été éradiquée en 2001. L’augmentation de la production est un résultat direct de l’invasion et de l’occupation de l’Afghanistan.

Le chef d’état-major de l’armée britannique, le général Richard Dannatt, a déclaré que la guerre en Afghanistan pourrait durer toute une génération. Des milliers de civils et de soldats mourront encore et la résistance à l’occupation de l’OTAN s’accroîtra. Il est temps de mettre fin à cette guerre.

Le 27 octobre prochain, de nombreuses manifestations auront lieu au Canada et aux États-Unis pour réclamer la paix en Irak et en Afghanistan. Des milliers de personnes marcheront lors de la journée d’action pan-canadienne. Joignez-vous à nous !

Hors d’Irak, hors d’Afghanistan.
Harper et Bush, ramenez les troupes maintenant !