Décès de Jacques-Victor Morin

2007/10/11 | Par L’aut’journal 

La FTQ nous apprend le décès de l’un des leaders du mouvement syndical québécois, Jacques-Victor Morin, à l’âge de 86 ans. M. Morin a été très actif au sein de la gauche québécoise. Détenteur d’une licence en sciences sociales de l’Université de Montréal, il a entre autres été secrétaire général des Jeunesses sociales-démocrates du Canada, secrétaire du Comité de travail contre l’intolérance raciale, secrétaire exécutif de la Fédération des unions industrielles du Québec (FUIQ).

Ce grand visionnaire a consacré une grande partie de son temps à l’éducation des adultes en devenant directeur du Service d’éducation au Conseil du Québec du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Il a aussi été secrétaire associé de la Commission canadienne pour l’UNESCO en plus de siéger au Comité d’éducation de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Au cours de sa longue carrière, il a aussi participé à des missions de formation au Sénégal, au Ceylan et à Bangkok.

Syndicaliste et éducateur

L’auteur Mathieu Denis lui a consacré un livre d’entretiens intitulé Jacques-Victor Morin, syndicaliste et éducateur populaire, publié chez VLB en 2003. Voici le compte-rendu qu’en faisait Michel Lapierre dans les pages de l’aut’journal lors de sa parution.

Ce sera également en adhérant à cette doctrine de gauche, inspirée de l’émancipation du tiers monde, que le syndicaliste Jacques-Victor Morin, longtemps militant de la Co-operative Commonwealth Federation (l’ancêtre du NPD), renoncera à ses convictions fédéralistes pour devenir indépendantiste au début des années soixante. Morin provient d’un milieu bourgeois et laïque, très différent du milieu modeste et étouffant de Gaston Miron et de Pierre Vallières. Né à Montréal en 1921, il est le petit-fils de Victor Morin, notaire libéral, érudit et gastronome.

Les entretiens de l’indépendantiste, publiés par Mathieu Denis et intitulés Jacques-Victor Morin, syndicaliste et éducateur populaire, nous révèlent un homme chaleureux, très modéré et doué d’un grand sens de l’humour. Il est un des rares Canadiens français à s’être engagé comme volontaire, lors de la Deuxième Guerre mondiale, à cause de ses convictions antifascistes, phénomène tout aussi rare chez les Canadiens anglais.

Pieds-noirs et génocide

Ce défenseur des droits de l’homme se définit comme un libre penseur et rien n’indique qu’il a connu des préoccupations religieuses du genre de celles de Miron et de Vallières. Mais Morin a subi, tout comme Miron, l’influence de l’autodidacte anticolonialiste Raoul Roy. Il ne craint pas d’adopter un ton prophétique, en 1989, devant la Ligue des droits et libertés, pour protester contre « nos pieds-noirs anglophones » qui osent se servir des Néo-Québécois « comme de vulgaires instruments dans l’arsenal de leur guerre de génocide à notre endroit ».