Le Pigeon dissident devient bilingue

2007/11/15 | Par Alexandre Gautier

Le 30 octobre dernier fut une triste journée pour l'éducation de langue française au Québec, du moins pour les 1400 jeunes juristes de la Faculté de droit de l'Université de Montréal.

En effet, le seul journal étudiant de la faculté, Le Pigeon Dissident, a fait accepter, en assemblée générale, la publication d'articles en anglais, dont le pourcentage de 30% souhaité par la direction, sera débattu sous peu lors d'une deuxième assemblée.

Cette décision très controversée à la faculté s'est résolue par aussi peu d'une centaine d'étudiants sur 1400, le tout propulsé dans un débat qui avait fait l'objet d'une mauvaise diffusion au grand public.

Publier en anglais pour promouvoir le français

Mis à part le manque de mobilisation des étudiants, quelques intervenants en faveur de la publication d'articles en anglais ont soutenu, à la surprise de plusieurs lors de la plénière, que « la publication d'articles en anglais favorisait la promotion de la langue française! », « que l'époque de la précarité linguistique des années 80 était révolue » et que « les articles dans la langue de Shakespeare permettaient l'intégration des étudiants ayant l'anglais comme langue première ».

Ce recul certain de la langue française, dans un milieu de choix pour faciliter l'intégration et la maîtrise de la langue publique, est inacceptable.
Comme l'inscrivait le journal La Presse dans son édition du 3 novembre dernier, « connaître l'anglais est maintenant devenu une condition sine qua non pour comprendre le journal des étudiants de la Faculté de droit. »

Une insulte

Le plus ahurissant dans la position de la direction du journal Le Pigeon Dissident se trouve dans la banalisation du message envoyé aux milliers de nouveaux arrivants dans la communauté universitaire de Montréal et à l'ensemble des autres journaux étudiants.

Le Directeur général du Pigeon Dissident déclarait au journal étudiant libre de l'Université de Montréal Le Quartier Libre « qu'il ferait le nécessaire pour restreindre la question à ses proportions appropriées, soit le strict cadre académique de l'université de Montréal. »

Cette vision réductionniste du débat est une insulte au combat actuel pour la promotion et la préservation du français, surtout dans une région comme Montréal où l'anglicisation des nouveaux immigrants prend une proportion inquiétante.

Ceux et celles qui croient que les établissements scolaires doivent continuer leur mission de préservation et de promotion de la langue française, faites parvenir vos commentaires et vos réactions aux officiers du journal étudiant Le Pigeon Dissident et aux autres intervenants de la Faculté de droit de l'Université de Montréal.

Alexandre Gautier
alexandre.gautier@umontreal.ca

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