Gérald Larose, un homme de vision

2008/01/07 | Par Jacques Fournier

Dans la revue L’Action nationale de décembre, Gérald Larose vient de publier, à titre personnel, un substantiel article intitulé « Si j’étais chef (sans prétention aucune au poste) ». Il y propose que le prochain gouvernement souverainiste élu pratique « une gouvernance souverainiste de l’État » et que ce type de gouvernance soit clairement annoncé et inscrit dans son programme électoral..

Cela signifie que ce gouvernement ne devrait pas se gêner pour utiliser tous les outils de l’État pour mettre en œuvre progressivement la souveraineté, puis à faire ratifier plus tard, par référendum, l’accès à la souveraineté, grâce à un dispositif référendaire « modernisé et musclé, notamment pour intégrer des observateurs internationaux ».

Le gouvernement souverainiste du Québec ferait donc tout simplement ce que fait le gouvernement fédéraliste à Ottawa depuis des années : il utiliserait la machine de l’État pour faire avancer les choses dans le sens de ses orientations. Le gouvernement d’Ottawa, en effet, ne se gêne pas, entre autres, pour travailler, avec les fonds publics, à minoriser le Québec et à lui faire avaler de force sa politique de multiculturalisme dévastatrice pour les Québécois. Il ne se gêne pas pour empiéter à nouveau sur les compétences législatives du Québec avec les deniers de l’État fédéral, contrairement au discours mielleux de Stephen Harper.

Pour arriver à cette « gouvernance souverainiste de l’État », il y a des conditions, entre autres « mettre le peuple dans le coup ». On se souvient que, durant son premier mandat (1976-1981), le gouvernement du PQ avait su mettre la population de son côté et que la panoplie de lois qu’il a adoptées (loi 101, etc.) avaient l’aval de la majorité de la population, même s’il n’avait été porté au pouvoir qu’avec 41% des voix.

Le texte de Gérald Larose fait valoir que le contexte a changé depuis le référendum de 1995 et qu’il ne faut plus attendre un éventuel référendum pour commencer à œuvrer sérieusement à la mise en place d’un État souverain. Car autrement, nous sommes dans l’impasse. Ce n’est pas l’autonomisme dumontisme qui ferait avancer les choses : cette stratégie n’implique aucun rapport de force avec Ottawa et elle est vouée à l’impuissance. Quant au fédéralisme asymétrique de Jean Charest, Stephen Harper sait que les autres provinces ne lèveront pas le petit doigt pour que le début du commencement de cette promesse se réalise. Le carcan constitutionnel enterrera le résidu des velléités de Charest.

Bref, je vous invite à lire ce texte, que l’on trouve sur le site de Vigile  et à y constater des motifs d’espoir pour la construction du Québec souverain. Gérald Larose s’y révèle un homme de vision.

L'auteur est membre du collectif D’abord solidaires de Longueuil