Privatisations en catimini

2008/02/29 | Par L’aut’journal 

Le Syndicat de la fonction publique du Québec demande au gouvernement Charest de faire preuve de plus de transparence quant à la privatisation de plusieurs organismes publics, tels que le Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR), le Centre de gestion de l’équipement roulant (CGER), le Centre de signalisation (CSi) du ministère des ransports, la (FAQ). Tous ces organismes sont en voie d’être privatisés sans que le gouvernement en ait expliqué les raisons à la population, souligne le Syndicat.

« Conscient que la privatisation des services publics et le démantèlement de l’État nuisent à sa popularité auprès de l’électorat, le gouvernement Charest préfère agir dans l’ombre et procède actuellement à plusieurs privatisations derrière des portes closes et sans véritable débat public. Pourtant, la population a le droit de savoir ce qui se passe! C’est pourquoi nous demandons aux membres de la Commission des transports et à celle des finances publiques de se saisir de ces dossiers par le biais de mandats d’initiative. Cela permettrait à ces commissions de tenir des consultations sur les privatisations annoncées par la ministre Monique Jérôme-Forget et de tenir un véritable débat sur l’avenir de ces services publics », explique le président général du SFPQ, Michel Sawyer.

RENIR

Dans le cas de la privatisation du RENIR, le leader syndical signale qu’il s’agit pourtant d’un enjeu de sécurité nationale. Ce réseau de radiocommunication panquébécois devrait, à terme, intégrer différents réseaux de communication utilisés notamment par les équipes qui interviennent en situation d’urgence (ambulance, police, sécurité civile, etc.).

Jusqu’à maintenant, plus de 105 millions de dollars ont été dépensés en fonds publics pour le projet RENIR, auxquels s’ajouteront prochainement plus de 40 millions $ pour l’achat des terminaux et bien d’autres millions pour parachever le réseau. « Une fois complété, ce réseau de télécommunication hautement stratégique pour la sécurité nationale sera cédé à des intérêts privés, et ce, pour des raisons purement idéologiques », dénonce Michel Sawyer.

Reprographie et FAQ

Par ailleurs, après avoir regroupé les services de la reprographie gouvernementale et ceux de la FAQ au sein du Centre des services partagés du Québec, et ce, dans le but de générer des économies d’échelle et des gains de productivité, le gouvernement entame maintenant la deuxième étape de son plan, soit la privatisation de ces deux services gouvernementaux.

« Dans le cas de la reprographie, des investissements viennent d’être faits pour permettre l’implantation d’un bon de commande électronique, note Michel Sawyer. Est-ce l’entreprise privée qui en récoltera les fruits? Par ailleurs, les entités publiques, telles que la FAQ, sont soumises à une politique d’achats écoresponsables. Est-ce que le privé sera aussi soucieux de l’environnement? ».

Ministère des Transports : CGER et CSi

Du côté du ministère des Transports, le gouvernement a décidé de privatiser le Centre de signalisation, responsable de la fabrication des panneaux routiers, et le Centre de gestion de l’équipement roulant, responsable de la gestion d’une part importante de la flotte de véhicules du gouvernement.
Dans les deux cas, souligne le SFPQ, des études réalisées par des firmes privées ont démontré que ces deux organismes sont non seulement rentables et performants, mais qu’il n’y a pas d’avantage à les privatiser.

« Pourtant, Monique Jérôme-Forget maintient le cap avec pour seul argument qu’il n’est pas dans les missions essentielles de l’État de gérer des garages. Pourtant, la ministre devrait savoir qu’il est toujours plus avantageux de faire sa mécanique soi-même plutôt que d’aller chez le concessionnaire! », ajoute le président général du SFPQ.

Quel sera l’avantage pour les citoyens et les contribuables de privatiser tous ces organismes? Le président général du SFPQ exhorte donc la présidente du Conseil du trésor à faire preuve de plus de transparence et à débattre de sa volonté de privatiser des services publics qui ont démontré leur raison d’être. « Le secteur public peut être aussi compétitif que le secteur privé, conclut le président général du SFPQ. De surcroît, il travaille dans l’intérêt de ses actionnaires, les citoyennes et les citoyens du Québec ».