Services à domicile : « Encore des mots… »

2008/03/09 | Par Marie Pelchat et Jacques Fournier

La Commission Blais sur les conditions de vie des aînés a accouché d’une souris, comme il fallait s’y attendre. Des recommandations molles, à l’image du premier ministre Jean Charest qui a commandé le rapport. Des recommandations fades qui permettront au gouvernement de dire qu’il a pris ce rapport en compte.

Mme Blais n’a rien trouvé de mieux que de dire qu’il fallait fermer des places en centres d’hébergement pour offrir davantage de services à domicile, alors qu’il y a une imposante liste d’attente de personnes en grande perte d’autonomie qui ont réellement besoin des services lourds des CHSLD.

C’est toujours la même stratégie : opposer les clientèles les unes aux autres. Alors qu’ils étaient dans l’opposition, les libéraux n’avaient pourtant pas de mots assez durs pour dénoncer l’incurie du gouvernement péquiste qui négligeait les services à domicile.

Le rapport Blais est de la même farine que le rapport Castonguay, sauf que ce dernier met davantage l’accent sur la privatisation de l’hébergement des personnes en perte d’autonomie.

Dans la foulée de la journée des femmes, le 8 mars, le rapport Blais n’apporte pas d’espoir aux femmes, qui constituent pourtant la majorité des personnes âgées et la majorité des aidantes.

Nous saurons bientôt si la ministre des Finances, dans son budget, augmentera substantiellement le financement des services à domicile, pas seulement celui des soins (médecins, infirmières, etc.) mais aussi celui des services d’aide (les auxiliaires familiales et sociales des CLSC qui donnent des services indispensables d’hygiène, etc.).

« Pour le gouvernement Charest, les services à domicile sont importants ». On croirait entendre Dalida : « Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots, paroles, paroles, paroles… ».

Marie Pelchat et Jacques Fournier