Les hausses de tarifs appauvrissent les pauvres

2008/04/04 | Par ACEF- Rive-sud

L’Union des consommateurs, dont l’ACEF Rive-Sud est membre, appuie les constats et plusieurs des recommandations déposés aujourd’hui, le 3 avril, auprès du ministre Sam Hamad par le Comité consultatif de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CCLP), relativement aux répercussions des hausses tarifaires sur le budget des personnes à faible revenu.

L’organisme souligne que le Comité confirme un argument maintes fois évoqué dans les débats sur les tarifs de l’énergie: les hausses tarifaires contribuent de façon significative à appauvrir les personnes les plus pauvres de notre société et les gouvernements doivent tenir compte de cet impact.

Tout comme le CCLP et de nombreux groupes, l’Union des consommateurs et l’ACEF dénoncent avec vigueur l’indexation partielle des prestations de la Sécurité du revenu.

Chacune des hausses de tarifs, qu’elles soient pour l’énergie ou le transport, contribue à exclure une partie de notre population. Le gouvernement s’était pourtant engagé, par voie législative, à lutter contre la pauvreté et l’exclusion et à évaluer les impacts de décisions, telles que les hausses tarifaires, sur l’appauvrissement des ménages.

L’Union des consommateurs et l’ACEF sont d’avis, tout comme le CCLP, que d’importants défis attendent les autorités, notamment l’Agence de l’efficacité énergétique du Québec, qui doivent adapter les programmes d’efficacité énergétique pour qu’ils rejoignent plus largement les ménages à faible revenu et conduisent à une diminution plus importante de leurs factures d’énergie.

En ce qui concerne le crédit énergie proposé par le CCLP, l’Union des consommateurs recommande une allocation énergie qui permettrait de ramener la proportion du budget consacrée à l’énergie par les ménages à faible revenu à celle qu’assument les ménages à revenu plus élevé.

Rappelons que certains ménages parmi les plus pauvres peuvent consacrer jusqu’à 20% de leur revenu à la facture énergétique. Compte tenu de la croissance importante des coûts de l’énergie et de ses effets d’appauvrissement des ménages, l’Union des consommateurs et l’ACEF insistent pour qu’une allocation énergie soit mise en place rapidement.

Toutefois, nous maintenons qu’une allocation énergie ne devrait être qu’une mesure temporaire et ne doit aucunement être utilisée pour mieux faire passer des hausses tarifaires injustifiées. Nous considérons que l’accès à un revenu décent, suffisant pour couvrir les besoins essentiels, reste le moyen à privilégier en vue d’enrayer la pauvreté.

Finalement, nous sommes d’avis, à l’instar du Comité, que le droit à la mobilité devrait être reconnu, ce qui est loin de constituer un acquis dans notre région. La part des coûts d’exploitation du transport en commun assumée par les usagers, qui est passée en moyenne de 30% à près de 50% depuis une quinzaine d’années, doit être réduite, pour préserver l’accessibilité au transport pour les personnes à faible revenu, mais, encore faut-il qu’il existe.

Source : ACEF Rive-Sud de Québec