Le salaire n’est pas à la hauteur des compétences

2008/04/27 | Par Josée Marcotte

Par Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS-CSN

À l’occasion de la semaine des secrétaires, la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN invite le gouvernement du Québec à reconnaître la valeur du travail de ces femmes et à poser des gestes pour éliminer la discrimination salariale persistante dont elles font les frais.

Certes, la Loi sur l’équité salariale constitue une véritable avancée dans la lutte à la discrimination au Québec. La loi a permis, dans plusieurs entreprises, dont l’entreprise gouvernementale, d’examiner les structures de rémunération et de débusquer la discrimination salariale à l’égard des femmes. Il faut savoir apprécier ce qui a été réalisé, mais il faut aussi constater que le maintien de l’équité salariale pose un nouveau défi.

Est-il nécessaire de rappeler qu’en matière d’équité salariale, l’État n’a pas été un modèle. Plusieurs employeurs en ont pris acte pour justifier leur indifférence et leur immobilisme dans l’application de la Loi sur l’équité salariale.

Le gouvernement doit montrer l’exemple afin que tous les employeurs se conforment aux obligations que la loi leur impose en regard de maintien de l’équité salariale.

Le personnel de bureau et de l’administration de la santé et des services sociaux est formé d’employées spécialisées et polyvalentes qui ont vu, ces dernières années, leur profession se développer de façon fulgurante.

Elle ont vécu une mutation de leur travail avec l’évolution technologique et les constantes réformes du réseau. Depuis 2001, soit l’année de référence en matière d’évaluation des tâches et de la rémunération, leurs responsabilités ont augmenté et leur travail est devenu de plus en plus complexe et exigeant.

Le contexte a donc changé depuis les enquêtes réalisées en 2001 et nous considérons que le salaire n’est plus à la hauteur des compétences exigées pour plusieurs catégories d’emploi, d’où notre préoccupation à revoir les conditions de rémunération dans le cadre du maintien de l’équité salariale.

La ministre de la Condition féminine affirmait dernièrement, en regard du projet de loi 63 modifiant la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, que ce projet de loi place l’égalité entre les femmes et les hommes au rang des valeurs fondamentales de la société québécoise.

« Le gouvernement doit envoyer un message clair à l’effet que les femmes et les hommes, peu importe leur statut social, leur degré de scolarité ou leur origine, ont des droits égaux. Cette égalité est un pilier de notre société. Il ne fait aucun doute que l’égalité entre les sexes fait partie de l’identité du Québec et qu’elle est une valeur partagée par tous les Québécois et les Québécoises», a déclaré la ministre Christine Saint-Pierre.
Nous invitons le gouvernement québécois à concrétiser cet appel de la ministre de la Condition féminine en reconnaissant qu’il existe encore de la discrimination salariale faite aux femmes, particulièrement pour celles qui oeuvrent dans le secteur des bureaux et de l’administration.