Journée des Patriotes

2008/05/15 | Par L’aut’journal 

Éditorial
David Leonardo
St-Lambert Journal
May 14, 2008

Un nouveau nom de congé est nécessaire

Lundi prochain, à travers le Canada et pour les Québécois de langue anglaise, ce sera ce qu’on appelle la « Fête de la Reine Victoria » (Queen Victoria Day); qui célèbre l’anniversaire d’une reine qui a régné sur le pays avant qu’il devienne le Canada qu’on connaît aujourd’hui. Ce jour de congé est devenu officiel après que le 24 mai 1854, 5000 citoyens du Haut-Canada se furent rassemblés devant l’édifice du gouvernement à Toronto pour « acclamer leur reine ».

Afin de donner plus d’à propos à ce congé, on l’a transformé pour célébrer le règne du souverain en place. Même ainsi, ce congé demeure non pertinent pour la plupart des Canadiens. La Reine Victoria n’a même pas de page Facebook ou de clip réservé à elle sur You Tube, ce qui la rend pratiquement inconnue pour une génération entière de Canadiens.

Cet anniversaire n’est même pas célébré en Angleterre où elle a régné, même si l’Écosse le souligne, tout comme les Îles Cayman.

Au Québec, les nationalistes ont résolu le problème en rebaptisant ce congé la « Fête de Dollard », en mémoire d’un traiteur de fourrures qui était censé avoir défendu Montréal d’une attaque d’Amérindiens. Cependant, les historiens nous ont appris par la suite que l’infortuné Dollard et ses hommes avaient trouvé la mort par accident, en croisant le chemin d’un groupe d’autochtones en expédition guerrière.

Cet embarras au sujet du nom a récemment été réparé lorsque L’Assemblée nationale l’a renommé la Journée nationale des patriotes, en mémoire de la rébellion de 1837, lorsque le Québec avait tenté de faire sécession. Mais ce congé réfère à un épisode amer de l’histoire, puisque les patriotes ont perdu de manière décisive au champ de bataille.

Toutes ces commémorations sont basées sur une histoire lointaine. Le Canada et le Québec doivent repenser le nom de ce congé, pour le changer en quelque chose de plus positif. Puisqu’il tombe au printemps, une reconnaissance plus positive et axée sur l’avenir serait beaucoup plus appropriée. Pendant ce temps, nous serons tous très heureux de prendre ce congé, quel que soit le nom qu’on lui donne.