Gérald Tremblay présente son tramway de papier

2008/06/11 | Par L’aut’journal 

« Nous vivons aujourd’hui la journée de la récupération politique, a déclaré Richard Bergeron, chef de Projet Montréal. D’un côté, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, présente la version finale d’un Plan de transport qui est une copie quasi exacte des propositions en transport de Projet Montréal lors de l’élection générale de 2005. De l’autre côté, le nouveau chef de Vision Montréal, Benoît Labonté, présente un projet de mise en valeur des rives du Saint-Laurent qui semble calqué sur le projet Entrée maritime de Montréal que j’ai présenté au nom de Projet Montréal en août 2007 ».

L’administration Tremblay a annoncé ce matin que lors de sa dernière rencontre, le Comité exécutif de la Ville a accordé 1 million de dollars (1M$) pour des analyses de faisabilité de la première ligne du réseau de tramway. Il s’agit d’une boucle longue de 6 km devant desservir le centre-ville et le Vieux-Montréal, d’ici 2013 ou 2014. Quant aux 14 km supplémentaires du réseau initial de 20 km annoncé par la Ville, aucun échéancier n’est donné. Cette annonce du retour du tramway dans les rues de Montréal constitue nettement la pièce maîtresse du Plan de transport.

« Où est l’annonce ?, de s’écrier Richard Bergeron. Depuis trois ans que Gérald Tremblay nous parle de tramway, ce n’est qu’aujourd’hui qu’il lance une étude de faisabilité. Et comme par hasard, nous en connaîtrons les résultats à l’été 2009, juste avant la prochaine élection. Pour l’instant, le tramway de Gérald Tremblay est un tramway de papier. Et encore, même si nous finissons par avoir 6 km de tramway en 2013, ce sera le plus court réseau tramway du monde, qui aura pris le plus de temps à se concrétiser au monde ! »

Gérald Tremblay a été très clair à l’effet que la réalisation de cette première ligne de tramway de 6 km, au coût estimé de 260 M$, est conditionnelle à la participation financière du provincial et du fédéral. « On s’inquiète de trouver 260 M$ alors que 400 à 500 M$ d’argent public autant que privé sont dûment programmés pour construire 12 000 stationnements souterrains sur le tracé même de cette première ligne. C’est sûr que c’est plus coûteux de faire en même temps une chose et son contraire », souligne Richard Bergeron.

Au début des années 60, Jean Drapeau a livré 26 km de métro et 26 stations en 4 ans à peine, avec l’argent et les ressources techniques de la Ville. « Montréal n’était pas plus riche dans les années 60 qu’aujourd’hui, bien au contraire. Et c’est bien plus difficile de livrer des km de métro que des km de tramway. Si Drapeau avait raisonné comme Gérald Tremblay, nous n’aurions toujours pas de métro à Montréal ! », de s’exclamer le chef de Projet Montréal.

« Pour Projet Montréal, la première phase de construction du tramway ne serait ni de 6 ni de 20 km, mais bel et bien de 25 km, le tout mis en service avant la fin d’un premier mandat. C’est ce qui se fait partout ailleurs dans le monde et c’est ce que nous allons faire à Montréal », de déclarer Richard Bergeron, candidat à la mairie de Montréal.