Ce n'est pas rien, c'est trop!

2008/06/19 | Par Catherine Caron

Dans La Presse du 15 juin, André Pratte publiait un éditorial intitulé Ce n'est pas rien. Il y écrit : On peut être d'accord ou pas avec les politiques mises de l'avant par les libéraux, mais on ne peut pas prétendre qu'ils ne font rien. Je pense, tout comme monsieur Pratte, que ce gouvernement ne fait pas rien mais je détaillerais bien autrement et moins positivement la liste de ses accomplissements concernant notamment :

- le rapport Castonguay qui n’est pas enterré. Ce gouvernement fait très bien le travail de création d’un marché pour la santé au Québec à travers la loi 33 (un simple projet de règlement peut augmenter le nombre de chirurgies couvertes par les assurances privées à une cinquantaine prochainement). La fusion d’établissements, la création de Réseaux locaux de services et de Centres de santé et de services sociaux (CSSS) sont des changements structuraux majeurs, en lien direct avec le terrain requis pour l’application des accords de commerce internationaux et la marchandisation de la santé. Sondage après sondage, la population réitère pourtant sa préférence pour un système public de santé.

- l’abolition de la taxe sur le capital qui privera l’État de 700 millions $ et la baisse d’impôts de 700 millions $ qui profite surtout aux plus aisés. Il semble que nos élites doivent créer de la richesse pendant que l’État se prive de la récolter…

- la privatisation poussée à travers l'Agence des partenariats public-privé (PPP) du Québec et la création d’agences hors du périmètre de la fonction publique (Agence de l’efficacité énergétique, Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, Agence de gestion des structures routières du Québec). On consolide aussi, par exemple, le Réseau national intégré de radiocommunication (RENIR) pour mieux le céder à des intérêts privés.

- le don scandaleux du développement de la filière éolienne au privé, au détriment des communautés locales et de l'ensemble des Québécois, avec dangers à la clé en vertu de l’ALÉNA si le Québec accroît ses exportations d’énergie vers les États-Unis.

- le dossier Rabaska qui se caractérise par le non respect de nombreuses lois et institutions démocratiques et le refus du gouvernement de donner le mandat à la Régie de l’énergie d’évaluer les besoins réels en gaz du Québec ainsi que le bien-fondé des terminaux méthaniers sur son territoire.
J’arrête ici mais de toute évidence, le bilan du gouvernement Charest, ce n'est pas rien, mais tout dépend par quel bout de la lorgnette on regarde…