Festival des films du monde 2008

2008/08/13 | Par Ginette Leroux

CE QU’IL FAUT POUR VIVRE

« Ce qu’il faut pour vivre » est le premier long métrage de fiction de Benoît Pilon à qui l’on doit « Roger Toupin, épicier variété », lauréat du Jutra du meilleur documentaire en 2004 et les plus récents films « Nestor et les oubliés » (2006) et « Des nouvelles du Nord » (2007). Le film, en compétition officielle au FFM, a été présenté en première mondiale le 25 août.

Le film s’ouvre sur la vastitude blanche du Grand Nord canadien. Ligne d’horizon à l’infini brisée par l’inukchuk, seul point de repère du territoire habité par les Inuits (anciennement appelés Esquimaux du Canada). Un chien hurle. La caméra glisse sur un campement de fortune au bord de l’eau. À l’intérieur, s’alignent oluk (couteau à dépecer) et poissons crûs. Tivii et sa famille rentreront bientôt de la pêche. Là s’arrête l’état de grâce.

Nous sommes en juillet 1952. Un bateau-clinique sillonne les mers nordiques alors que sévit une épidémie de tuberculose. À son bord, il accueille les Inuits venus consulter un médecin. Certains, reconnus infectieux, doivent accepter de partir vers l’inconnu des grandes villes canadiennes pour recevoir les soins nécessaires à leur guérison. « Qui va chasser pour ma famille? », s’interroge Tiivii, déchiré entre la maladie qui affecte ses poumons et la peur de laisser derrière lui sa femme et ses deux petites filles sans père ni pourvoyeur.

Après 3 mois de navigation, le bateau accoste à Québec, le 6 octobre 1952. Tivii arrive en taxi au sanatorium. « Qu’est-ce qu’on fait avec son linge? », dit l’une des religieuses après lui avoir donné son bain. « Jetez-moi ça! », répond la sœur supérieure. Les premiers gestes posés par l’institution le déconcerte. Dépaysé, l’air hagard mais docile, l’homme malade reste muet, incapable de comprendre ni de parler la langue des médecins et des infirmières. D’un seul coup, tous ses repères disparaissent. « Je ne savais pas qu’on pouvait se sentir plus seul au milieu des Blancs que dans la toundra », déclare-t-il trois mois plus tard, le soir de Noël.

L’arrivée de Kaki, un jeune Inuit souffrant aussi de tuberculose et confié aux religieuses depuis la mort de ses parents, amené au sanatorium par une infirmière dévouée (la lumineuse Évelyne Gélinas), sensible à la souffrance de son patient inhabituel, permet à Tivii de sortir de son isolement.

La perte de l’identité, le thème principal du film de Benoît Pilon, est pour le personnage principal l’équivalent d’une condamnation à mort. Le déracinement est la plus grande souffrance morale que puisse subir un être humain. Ce dernier a un besoin viscéral d’entrer en contact avec les autres et de transmettre sa culture.

Natar Ungalaaq, primé à Cannes en 2001 pour son rôle dans le film « Atanajuat, la légende de l’homme rapide », crève l’écran. Le jeu du grand acteur inuit, par son regard intense et ses gestes résolus, révèle toute l’ampleur de la douleur ressentie par le personnage de Tivii qu’il incarne avec une étonnante simplicité. Le jeune Paul André Brasseur, dans le rôle de Kaki, est touchant et prometteur pour son premier rôle au cinéma. Louise Marleau, Denis Bernard, Antoine Bertrand, Guy Thauvette, Luc Proulx et Vincent-Guillaume Otis, complètent la distribution.

Le travail remarquable de Michel La Veaux, directeur photo et complice de Benoît Pilon depuis 1993, mérite d’être souligné. Maître de l’image, il a choisi, en accord avec son réalisateur, de rendre avec chaleur les paysages nordiques pour montrer l’attachement de Tivii à ses origines et, à l’inverse, d’utiliser un filtre bleuté pour donner une impression de froideur au séjour en sanatorium pour ensuite atténuer cette impression vers la fin du film. Le rendu est très réussi.

En salle à partir du 29 août.

ISABELLE HUPPERT HONORÉE PAR LE FFM

Des dizaines de journalistes et de photographes de presse étaient au rendez-vous. Fébriles, nous attendions la célébrissime actrice française qu’est Isabelle Huppert. En ce jeudi 29 août, le Festival du film de Montréal par l’entremise de son président Serge Losique désirait rendre hommage à une grande actrice du cinéma mondial en lui décernant le grand prix spécial des Amériques pour l’ensemble de sa carrière.

Vêtue d’un élégant blouson de cuir noir, d’un pantalon écru et d’une blouse légère de même couleur, l’actrice, à l’allure très naturelle et souriante, s’est avancée pour recevoir le trophée accompagné d’une superbe gerbe de fleurs. Une pluie de flashes l’ont saluée tandis qu’attendaient patiemment les fidèles du stylo et du papier.

Questionnée sur sa carrière cinématographique, elle a parlé d’un parcours varié, très assumé, de choix précis, au gré d’accidents tantôt heureux, tantôt malheureux. Sera-elle un jour tentée de passer derrière la caméra? « Cela ne me démange pas », laisse-t-elle tomber. Elle se demande même pourquoi de plus en plus d’acteurs et d’actrices ont cette propension à vouloir le faire.

« Parfois, oui, par curiosité », mais là s’arrête son intérêt. Si l’acteur joue par pur instinct, la réalisation suppose une vision plus conceptuelle qui prime et englobe tout. « Pour l’acteur, tient-elle à préciser, tout se fabrique à son insu. Ce n’est qu’au moment de visionner le film que l’on comprend les visées du réalisateur qui ne sont pas toujours celles imaginées par l’acteur. »

La direction d’acteurs est avant tout pour elle une aventure humaine, très riche et le metteur en scène est le premier compagnon de cette aventure. Si on lui pose la question à savoir qui est son metteur en scène préféré, elle répond qu’elle les aime tous, « car chaque expérience est une relation particulièrement riche de complicité, de séduction, à l’intérieur de laquelle s’élabore un langage commun ». Claude Chabrol qui lui a offert ses plus beaux moments au cinéma avec Violette Nozière (1978), Une affaire de femmes (1988), Madame Bovary (1990) reste, parmi eux, son réalisateur fétiche.

Prévoit-elle faire un retour au théâtre? « J’y joue régulièrement, répond étonnée celle qui, depuis 1988, fait un aller-retour entre la scène et les plateaux de tournage. Comédienne, actrice, son jeu reste le même. On se souvient de son interprétation hallucinante dans « 4,48 Psychose » de Sarah Kane en novembre 2005 où elle joue le rôle d’une femme au bord de la folie.

Ce fabuleux métier lui permet de voyager à l’étranger. Entre autres, elle fait référence à ses derniers films : « White Matérial » de Claire Denis tourné au Cameroun, Une barrage contre le Pacifique », de Rithy Panh, tiré d’un roman de Marguerite Duras, tourné au Cambodge. « Home », aussi tourné en 2008 en Bulgarie, clôturera le lundi 1er septembre la 32e édition du FFM, mettant en vedette à ses côtés l’acteur belge Olivier Gourmet (Congorama, de Philippe Falardeau, 2006).

Ce qui a attiré l’actrice française dans le scénario d’Ursula Meier, une réalisatrice franco-suisse, née en 1971 à Besançon qui a privilégié la Belgique pour y faire des études en cinéma, c’est que, bien au-delà du rôle, le projet de Home laissait la porte ouverte à une certaine poésie et lui donnait une grande liberté personnelle. Sans compter que ce film « s’inscrit dans la mouvance des films belges qui constitue une ouverture nouvelle du cinéma belge ».

Isabelle Huppert n’a pas encore eu l’occasion de tourner dans une production québécoise. Elle en serait ravie. D’autres projets? « Je reviendrai pour vous en parler », laisse-t-elle tomber au moment de clore la conférence de presse.


FAUBOURG 36

« Elle est belle la France quand elle est solidaire », s’écrit Émile Leibovitch, dit Milou, un fervent de la lutte ouvrière, fier des travailleurs qui décident de s’unir pour déclencher une grève générale pour s’opposer à la montée fasciste. En 1936, les temps changent en France. Grâce aux revendications du Front populaire, les travailleurs obtiennent la semaine de 40 heures, le samedi chômé et deux semaines de vacances annuelles.

Sur cette trame de fond, navigue « Faubourg 36 », le film de Christophe Barratier présenté en ouverture au Festival des films du monde. Ce cinéaste, qui signe également le scénario, a été acclamé par les cinéphiles montréalais alors que son émouvant film « Les Choristes » clôturait le FFM en 2004.

Faubourg 36 raconte l’histoire de trois ouvriers du spectacle désœuvrés d’un quartier du nord de Paris qui mettent tout leur cœur dans une aventure commune, celle de faire revivre le Chansonia, un théâtre de music-hall qui les employait avant que le patron ne mette la clé sous la porte S’ensuivront une série de péripéties engendrées par les difficultés inhérentes à faire monter sur les planches des artistes sans expérience sans compter qu’il faudra juguler avec les magouilles du nouveau propriétaire aux tendances fascisantes. L’espoir, personnifié par Douce, une jeune chanteuse au talent providentiel, viendra apporter l’ingrédient nécessaire au succès de l’entreprise.

Une équipe d’acteurs chevronnés défendent le film avec brio. Gérard Jugnot, devenu l’acteur fétiche de Christophe Barratier depuis « Les Choristes », est remarquable en Pigoil, le patron de théâtre improvisé; Clovis Cornillac, que le cinéaste considère comme le nouveau Gabin, joue avec une fougueuse aisance le rôle de syndicaliste convaincu; le personnage de Jacky Jacket, un imitateur sans talent, magnifiquement interprété par Kad Merad; sans compter l’incontournable Pierre Richard (personne n’a oublié « Le grand blond avec une chaussure noire », 1972), surnommé monsieur TSF dans le film, un homme qui refuse de sortir de chez lui et dont la radio est le seul lien avec le monde extérieur. Il sera le personnage clé qui saura faire rebondir la situation. Nora Arnezeder, quant à elle, pousse la chansonnette française avec beaucoup d’aplomb et un zeste de fragilité qui rappelle une certaine Piaf. On pourrait s’attendre à ce que ce premier film soit pour la jeune actrice un passeport vers une carrière fructueuse.

Faubourg 36 prendra l’affiche en salle le 3 octobre prochain.

L’ÉTRANGER EN MOI

La mère et l’enfant : deux inconnus

Emily Atef signe un film extrêmement émouvant avec The Stranger in me. « L’étranger en moi » raconte l’histoire de Rébecca et de Julian, un couple dans la trentaine qui attend son premier enfant. Lorsqu’elle donne naissance à Lukas, l’univers de la jeune mère est complètement bouleversé. « Je ne le sens pas, ce bébé », dit-elle à l’instar de l’animal qui va rejeter son nouveau-né, incapable de reconnaître son odeur. S’ensuit le calvaire de la dépression post-partum qui la conduira à l’hôpital sous surveillance et en thérapie prolongée pour lui permettre de démêler au sein d’elle-même ses fibres maternelles.

Attention, il se peut que les premières minutes du film soient un peu déroutantes. La caméra suit une jeune femme à la démarche incertaine qui semble perdue en forêt et, l’instant d’après, une jeune fleuriste, enceinte, paraît heureuse dans sa boutique en train de préparer un bouquet. Puis elle se lève en pleine nuit et s’enfuit.

Ce n’est qu’après l’accouchement que le spectateur comprend le désarroi qui s’est emparé de la jeune femme incapable de ressentir ce que toute mère doit ressentir à la naissance de son enfant : l’instinct maternel. L’hostilité dans le regard, l’immense tristesse se lit sur son visage. Malgré des efforts surhumains, elle ne parvient pas à s’intéresser à l’enfant.

Julian, bon père, courageux, prend la relève aidé de sa sœur Élise et de son père, même au prix de perdre son emploi. Constamment repoussé par la mère de son fils, il se montre indulgent à son égard, bien qu’il ne comprenne pas bien comment une femme puisse se désintéresser de son propre enfant. N’est-ce pas contre nature, semblent penser ses proches, dévoués au petit être qu’ils s’ingénient à protéger contre le stress que provoque cette situation anormale? Exacerbé, le jeune papa veut protéger son fils. Une scène magnifique montre Julian qui s’endort avec son fils qu’il tient serré contre lui.

Rébecca, de son côté, est prise en charge par sa mère, puis par un cousin de celle-ci qui la prend chez lui. Là, sous son œil vigilant et protecteur, à l’abri des yeux accusateurs, elle se reconstruira. Ce couple saura-t-il se redécouvrir, retrouver l’amour oublié et le besoin qu’ils avaient l’un de l’autre?

La jolie Susanne Wolff a su rendre le rôle de Rébecca sympathique. Actrice sensible, attentive, elle sait doser son jeu, créant juste assez d’émotion pour que le spectateur reste à ses côtés durant la descente aux enfers de son personnage. Elle est merveilleusement aidée par une caméra très présente, caressante même.

D’origine franco-iranienne, la réalisatrice Emily Atef est née à Berlin, a vécu à Los Angeles, dans le Jura et à Londres. Revenue dans la capitale allemande, elle signe avec « The Stranger in me », son deuxième long métrage présenté au FFM dans la section Regard sur les cinémas du monde.

« The Stranger in me », réalisé par Emily Atef, Allemagne, est présenté les 29 et 30 août ainsi que le 1er septembre. Veuillez consulter l’horaire du FFM pour de plus amples informations.

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LA SIRÈNE RUSALKA

Alisa vit au bord de la mère, entourée d’une mère à la cuisse légère et d’une grand-mère plutôt passive. Toutes les trois habitent une vieille maison en bois à l’allure d’une épave. Petite fille curieuse, vive et inventive, elle rêve de devenir ballerine. Sa vie se déroule quasi normalement jusqu’à l’âge de six ans. Suite à une éclipse qui ébranle sa petite ville natale, elle décide d’arrêter de parler. Elle est envoyée dans une école de retardés, ce qui semble grandement l’amuser. Faut dire qu’Alisa a un don : elle peut réaliser ses vœux.

À l’adolescence de sa fille, la mère décide d’amener tout le monde à Moscou. Alisa, qui a mainenant 18 ans, rencontre Sasha d’une manière plutôt inusitée. Alors que, désabusée de la vie, on la voit en train d’enjamber la rambarde d’un pont, un jeune homme la devance et se jette à l’eau. La rencontre inhabituelle scelle un amour aussi insolite que fortuit. Alisa prend le destin de Sasha en main.

Le Moscou que présente la cinéaste azerbaïdjanaise Anna Melikian prend des allures surréalistes. Des gratte-ciel en rangs serrés se juxtaposent, placardés de publicités outrecuidantes dans une ville prise d’assaut par la recherche effrénée du bonheur.

Sasha vit dans un appartement ultra-moderne à l’intérieur duquel sa « Barbie » de service tient son lit au chaud. Il est le propriétaire d’une agence immobilière qui promet du rêve aux nouveaux riches moscovites blasés. « The Moon for everybody » – La Lune pour tout le monde – vend des terrains sur la Lune.

À travers ce monde froid, peuplé de chimères, Alisa, la sirène, (l’excellente Maria Chalaeva) attire son amoureux dans ses filets, le protège et le sauve.

Le conte fantaisiste de la cinéaste née à Bakou, qui a grandi à Yerevan et est arrivée à Moscou à l’âge de 17 ans, laisse rêveur avec ses images d’enfance d’Alisa qu’on dirait sorties tout droit des vieux films russes des années 1950 et qui contrastent avec celles de Moscou, plus stylisées, plus modernes. Ce film a été récompensé du prix Fipresci lors de la dernière Berlinale. Le FFM a placé Mermaid/Rusalka dans sa série Regards sur les cinémas du monde.

« Mermaid/Rusalka », Anna Melikian, Russie, est présenté les 27 et 30 août et le 1er septembre. Veuillez consulter l’horaire du FFM pour de plus amples informations.

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NILOOFAR, UN DESTIN TRACÉ D’AVANCE

Niloofar a douze ans. Bientôt, elle sera une femme car, à cet âge, il est normal qu’une fille ait ses règles. Son père n’attend que la puberté de sa fille pour la donner en mariage au Sheik Abbas. Ce dernier, un riche propriétaire terrien qui, pour sceller l’entente entre les deux familles, s’engage auprès de son futur beau-père à lui céder une plantation d’oliviers en échange de sa fille. La mère ignore tout de la tractation entre les deux hommes. Lorsqu’elle l’apprend, elle s’en indigne. Mais que peut-elle faire contre la tradition millénaire qui régit cette pratique?

Dans le petit village iraquien où se situe l’action du film, la vie d’une fille, de l’enfance à l’âge nubile, se déroule entre sa mère et les autres femmes de son père. Elle ne reçoit aucune autre éducation que celle qui lui permettra de devenir une bonne épouse. Mariée, elle sera quitte de reproduire le modèle appris. À son tour, devenue mère, elle préparera sa fille pour l’homme que son mari aura choisi pour elle.

Niloo sait que son destin est tracé. Pour l’instant, on la voit aux côtés de sa mère, l’habile sage-femme du village, qui fait de son mieux pour transmettre à sa fille, ses précieuses connaissances. À cette occasion, une fabuleuse scène d’accouchement se déroule sous nos yeux. Une femme entre dans la rivière et on voit le nouveau-né s’échapper d’elle, immergé, sous les yeux inquiets de la petite fille qui craint pour la vie de l’enfant. Sa mère la rassure en lui disant qu’il respire par le cordon ombilical.

Malgré l’arrivée de ses règles qu’elle cache le plus longtemps possible, Niloo continue à suivre les cours de lecture et d’écriture dispensés par Banoo, la mère de son amie. Mais combien de temps l’éducation tiendra-t-elle tête aux traditions? Contrainte au mariage, elle prend la fuite en Iran en compagnie de son oncle Aziz, depuis toujours son confident et protecteur. « Même Allah a consulté sa fille », avait-il sermonné son frère aîné, en désaccord avec le mariage forcé. Réunie, la famille décide de lancer le demi-frère de Niloo à la poursuite des deux fuyards.

Tourné en Iran, le film de Sabine El Gemayel se déroule dans de très beaux paysages désertiques et millénaires. La petite Mobina Aynehdar est captivante dans son rôle de Niloofar. La réalisatrice signe un premier film d’une étonnante simplicité et d’une grande maîtrise.

La cinéaste Sabine El Gemayel a vécu en Iran et au Liban avant d’immigrer au Canada en 1987. Plus précisément à Montréal où elle a fait ses études au Collège Stanislas avant d’obtenir un baccalauréat en communications à l’Université Concordia. Elle vit à Los Angeles depuis 1994 où elle s’est fait une solide réputation comme monteuse.


« Niloofar », de Sabine El Gemayel, coproduction France/Iran/Liban, est présenté les 27 et 31 août. Veuillez consulter l’horaire du FFM pour de plus amples informations.