Appel aux syndicalistes et aux progressistes

2008/09/10 | Par SPQ libre

Marc Laviolette et Pierre Dubuc
Respectivement président et secrétaire de Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ Libre)


Bien qu’il ait été à la tête d’un gouvernement minoritaire, le premier ministre Stephen Harper a entrepris de modifier radicalement la configuration politique canadienne et, par voie de conséquence, celle du Québec.

Malgré l’opposition de 70% de la population selon le plus récent sondage, malgré le vote contraire d’une majorité de députés du Québec, nous nous sommes faits imposer en tant que nation la prolongation de la mission en Afghanistan par les représentants d’une autre nation, la nation canadienne-anglaise.
Photo Mathieu Roy/AC-Press

Pourtant, à chaque jour, les nouvelles montrent dans quel bourbier nous nous enlisons. Plutôt que de nous en soustraire, le militariste Harper en rajoute. Cet été, en catimini, il a augmenté de 200 soldats le contingent canadien pour le porter à plus de 2 500. Combien de vies encore seront-elles perdues inutilement ? Combien de milliards de dollars seront consacrés à des armes des destruction plutôt qu’à améliorer nos soins de santé, notre système d’éducation, nos infrastructures? Tout cela pour une guerre menée pour les intérêts pétroliers.

Un gouvernement des pétrolières et de la droite religieuse

Ce sont ces mêmes intérêts pétroliers de l’Ouest du Canada qui dictent la politique économique et environnementale du gouvernement. Le pétrole enrichit l’Ouest, tout en appauvrissant le Québec. Les exportations de produits pétroliers poussent le dollar vers le haut, ce qui a pour effet de détruire notre secteur industriel en le rendant moins concurrentiel.

Parce qu’il est minoritaire à la Chambre des Communes, le premier ministre Harper n’a pas les coudées franches pour nous imposer les valeurs de la droite religieuse qui est une des principales composantes du Parti conservateur. Mais, à l’occasion, le jupon dépasse et nous laisse entrevoir le sort qu’un gouvernement majoritaire réserverait au droit à l’avortement, aux droits des francophones hors Québec et au français au Québec, aux droits syndicaux et sociaux, à la culture.

Sans compter que si Harper remporte les prochaines élections, sa victoire va déteindre fortement et rapidement sur la scène québécoise. Dumont, qui se colle à Harper, reprendra du poil de la bête et nous reverrons sans doute resurgir le Charest du Suroît, du Mont Orford et des décrets dans le secteur public. Avec le recul que cela représentera pour la cause souverainiste.

L’indépendance, plus que jamais nécessaire

Pourtant, les conditions objectives n’ont jamais été aussi favorables à l’indépendance du Québec. Que ce soit en ce qui concerne la politique extérieure et la politique économique, la langue et la culture, jamais n’a-t-on vu une telle rupture entre le Canada et le modèle québécois.

Il ne nous manque que de retrouver l’élan politique qui nous permettra de faire éclater la fédération canadienne et sortir la nation québécoise du Canada.

On se retrousse les manches

La présente campagne électorale représente donc un énorme défi pour les syndicalistes, les progressistes et les souverainistes que nous sommes. Ou bien nous nous écrasons, comme le veulent les fédéralistes et leurs médias. Ou bien nous relevons le défi et mettons tout en œuvre pour contrer Harper et le marginaliser en le laissant se chamailler dans des querelles infantiles avec Dion et nous préparons le terrain pour un nouvel essor du mouvement souverainiste.

C’est ce défi que le SPQ Libre s’engage à relever. Nous invitons donc tous les syndicalistes et les progressistes à participer activement à la campagne électorale, d’abord dans leurs milieux de travail, puis sur le terrain proprement électoral avec le Bloc Québécois.

Vive le Québec libre !