Régimes de pension et REER ont perdu 100 milliards

2008/10/30 | Par L’aut’journal 

Une semaine après avoir demandé au gouvernement fédéral d’entamer un dialogue avec le mouvement syndical sur les façons de protéger les travailleuses et les travailleurs canadiens contre les conséquences du récent effondrement des marchés financiers mondiaux, le Congrès du travail du Canada demande aujourd’hui l’établissement d’un régime national d’assurance des prestations de pension financée par une taxe sur les transferts de fonds.

« Les régimes de pensions canadiens et les REER ont perdu près de 100 milliards de dollars de valeur depuis mars 2008 », affirme Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada. « Il est temps de faire payer les pillards et les spéculateurs qui jouent avec la sécurité de retraite des Canadiens comme à un jeu d’échecs. »

Revendiquant une façon différente de s’attaquer à la crise financière, Georgetti affirme qu’une faible taxe sur les transferts de fonds d’à peine un dixième de un pour cent (0,1 %) permettrait de réaliser des recettes de milliards de dollars pour financer un régime national d’assurance des prestations de pensions, semblable à ce qui existe pour les dépôts bancaires.

Une telle taxe sur les transferts de fonds, aussi appelée taxe Tobin d’après l’économiste lauréat du prix Nobel, existe dans plusieurs pays du monde.

« Nous proposons une approche semblable à celle que nous avons adoptée pour protéger l’environnement – fondée sur le principe du pollueur-payeur – qui s’appliquerait au secteur financier mal réglementé pour que les pillards paient le prix du gâchis qu’ils ont créé et qu’ils continuent de créer ».

« Déjà, les entreprises font du lobbying auprès du gouvernement pour obtenir de l’aide afin de payer les coûts liés aux obligations en matière de pension », souligne Georgetti. « Elles profitent d’un moment où le gouvernement accorde des milliards de dollars aux banques et font, évidemment, passer leurs intérêts personnels en premier – la plupart des régimes de pension étaient solvables et bien financés en 2007. »

« Le relâchement généralisé des règlements sur le financement des régimes de pension n’améliorera pas la sécurité des pensions. Il nous faut des règlements pour assurer la transparence et la réglementation de l’industrie financière. Il faut aussi trouver les moyens de faire payer les dommages par les spéculateurs et de protéger l’épargne-retraite durement gagnée des Canadiens et des Canadiennes.

Source : CTC