Le plan du G-20 laisse à désirer

2008/11/17 | Par L’aut’journal 

Le président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti, affirme que les chefs d’État du G-20 ne sont pas parvenus à un plan d’action concret et coordonné pour empêcher le monde de sombrer dans une profonde récession, mais ont au moins décidé de s’attaquer aux principaux échecs du système financier mondial qui sont à l’origine de ce gâchis.

Georgetti était à Washington la semaine dernière avec un groupe de leaders syndicaux des pays du G-20 pour préconiser un plan d’action mondial. Il a rencontré les dirigeants du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ainsi que le président Lula du Brésil et le premier ministre Rudd de l’Australie.

« Les leaders syndicaux ont fait part aux chefs d’État du G-20 de la frustration de leurs millions de membres devant les énormes pertes d’emplois attribuables à la crise provoquée par la cupidité et l’irresponsabilité du milieu financier mondial. Nos gouvernements ont fermé les yeux sur la crise qui se préparait et ont fait fi de notre argument selon lequel une mondialisation sans entrave ne pouvait répondre aux besoins des familles travailleuses », affirme Georgetti.

Le résultat le plus décevant du sommet, c’est le fait que les gouvernements ne soient pas parvenus à s’entendre sur un plan d’action concret pour empêcher l’économie de sombrer dans une dépression mondiale provoquée par les énormes pertes d’emplois et l’effondrement des prix des maisons, des dépenses des ménages et de l’investissement des entreprises. Les chefs d’État du G-20 n’ont pas proposé de nouvelles ressources pour protéger les pays en développement contre une crise dont ils ne sont pas responsables.

Georgetti souligne que les gouvernements ont dépensé des milliards de dollars pour renflouer les banques et épauler les systèmes financiers, mais ont peu fait jusqu’ici pour s’attaquer aux énormes pertes d’emplois à mesure que la crise s’aggravait.

Sur une note plus positive, les leaders du G-20 ont repoussé certains efforts, dont ceux de l’administration Bush et du gouvernement du Canada qui visent à mettre de côté la demande d’adopter de nouveaux règlements internationaux pour réglementer les finances mondiales, comme le préconisent le mouvement syndical mondial et les dirigeants de certains pays européens et de pays en développement.

« Il est primordial que les travailleurs et les travailleuses expriment leurs opinions aux cours des semaines et des mois à venir. Nous devons maintenir les pressions sur nos élus. Leurs solutions doivent mettre l’accent sur les emplois qui aident à faire vivre les familles des citoyens du monde entier », conclut Georgetti.

Le Congrès du travail du Canada, voix nationale du mouvement syndical, représente 3,2 millions de travailleuses et travailleurs canadiens. Le CTC réunit les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales du travail et 130 conseils du travail régionaux. Site web : www.congresdutravail.ca