Lysiane Gagnon blâmée par le Conseil de presse

2008/12/03 | Par L’aut’journal 

L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) se réjouit de la décision rendue par le Comité des plaintes et de l’éthique de l’information du Conseil de presse du Québec en regard de la plainte déposée par l’UNEQ, concernant trois articles publiés entre le 20 janvier et le 23 février 2008, dans lesquels les journalistes susmentionnés prétendaient que l’UNEQ, en collusion avec l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, souhaitait le remplacement de la littérature française par la littérature québécoise dans le programme d’enseignement au collégial. Mme Gagnon criait même au scandale devant « le corporatisme primaire » des écrivains et des éditeurs.

Rappelant que « les auteurs de chroniques ne sauraient se soustraire aux exigences de rigueur et d’exactitude » et que « rien ne les autorise à cacher ou à altérer des faits pour justifier l’interprétation qu’ils en tirent », le Conseil de presse a constaté qu’il y avait « des inexactitudes non rectifiées dans les textes des deux chroniqueurs ». Il s’est même étonné de celles commises par Mme Gagnon qui était en mesure de prendre connaissance de la lettre de rectification écrite par la vice-présidente de l’UNEQ, Mme Danièle Simpson, publiée par La Presse.

Contrairement aux fausses informations rapportées par M. Jacques Folch-Ribas et amplifiées par Mme Lysiane Gagnon, l’UNEQ n’a jamais suggéré que l’on abandonne l’enseignement de la littérature française au collégial, mais elle a plutôt informé les professeurs de français de la possibilité qu’ils ont d’inclure des œuvres québécoises dans les quatre cours de littérature. Les deux journalistes s’appuyaient, à tort, sur un sondage réalisé par Mme Marie Gagné, du Comité des enseignantes et enseignants de français, dans lequel celle-ci demandait aux professeurs de se prononcer sur l’hypothèse soi-disant émise par l’ANEL et par l’UNEQ « d’exclure complètement la littérature française des cours de niveau collégial ».

L’UNEQ ayant formulé tout au long de sa plainte des griefs concernant son droit de réponse, le Conseil a fait remarquer que sa jurisprudence révélait « deux autres cas récents impliquant la même chroniqueuse et le même média sur la question du droit de réplique ». Il a affirmé qu’il devenait « impérieux pour les mis-en-cause [les journalistes incriminés et La Presse] de rendre public le fruit de leurs réflexions sur le problème soulevé par le Conseil en matière d’équité, en regard du droit de réponse du public », ajoutant que « l’absence prolongée de normes internes vérifiées est un problème et pourrait entraîner un blâme subséquent au chapitre du droit de réponse du public ».

Le Conseil a conclu sa décision étayée de treize pages, que l’on peut lire sur le site de l’UNEQ (www.uneq.qc.ca), de la façon suivante :

« […] le Conseil de presse blâme Mme Lysiane Gagnon, M. Jacques Folch-Ribas et le quotidien La Presse pour inexactitude, manque de rigueur et de vérification. » [C’est nous qui soulignons.]

À la suite de ce jugement, l’UNEQ estime être en droit d’attendre, outre des excuses, la publication d’une rectification de M. Jacques Folch-Ribas, de Mme Lysiane Gagnon et de M. André Pratte, éditorialiste en chef de La Presse.