Plus de turbulence que de changements réels

2009/01/27 | Par Jacques Fournier

Jacques Fournier est organisateur communautaire retraité

Les fusions forcées des CLSC avec les CHSLD (centres d’hébergement et de soins de longue durée) et les hôpitaux ont eu de nombreux effets néfastes: les usagers doivent se déplacer davantage pour avoir les services, il y a eu des coupures de services, la prévention et les services sociaux sont plus que jamais les parents pauvres, le fonctionnement est moins démocratique et le personnel est démobilisé. Rappelons que ces fusions forcées ont eu lieu à l’été 2004, à la suite de l’adoption, sous le bâillon, de la loi 25 en décembre 2003.

Depuis ce temps, la Coalition Solidarité Santé a recueilli patiemment, sur le terrain, des exemples qui illustrent ce gâchis. Voici une synthèse, en date du 14 janvier 2009, des sept premières tranches du « Dossier noir sur les ratés des fusions ».

Une synthèse des trois premières tranches avait été rendu publique en conférence de presse par la Coalition Solidarité Santé le 12 décembre 2006. On peut contacter l’auteur du dossier à jacques.talbot-fournier@sympatico.ca

Les 65 faits ou événements colligés sont regroupés en cinq chapitres :

A – Les coupures de services
B – La diminution des services préventifs
C – L’hospitalo-centrisme
D – Les reculs de la démocratie
E – Les démissions des cadres, la démobilisation du personnel, les pertes de temps en déplacements et les territoires trop grands et ingérables.

Mais auparavant, en introduction, deux éléments qui constituent en quelque sorte un résumé de ce dossier. Le premier est une déclaration d’un ancien sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Paul Lamarche. Le second est un témoignage d’un intervenant.

« Plus de turbulence que de changements réels »

Extrait de la présentation de Paul Lamarche, professeur à l’Université de Montréal et ancien sous-ministre de la Santé et des Services sociaux, au Forum sur la participation et l’organisation des services de santé et des services sociaux, UQAM, les 5-6 juin 2008 :

« Ceux qui ont la responsabilité de concevoir et d’implanter ces réformes (Ministère, Agences régionales et CSSS), jugent qu’elles contiennent le ferment d’une véritable transformation. Depuis leur mise en oeuvre, le fonctionnement du système et sa performance se sont grandement améliorés. Mais, ils conviennent aussi que beaucoup reste encore à faire.

« Les autres (cadres intermédiaires, professionnels et citoyens), jugent que les réformes ont généré beaucoup plus de turbulence que de changements réels et que son fonctionnement et sa performance se détériorent au rythme de la succession des réformes. Les faits semblent leur donner raison. »

Quatre fois plus de perdants

(Témoignage d’un intervenant) « Mon CSSS est fusionné depuis quelques années et inclut un CH. Grosso modo, 50% des employés, surtout ceux du CH, n’ont constaté aucun changement et 50% des usagers n’ont observé aucun changement. Les services ne sont ni pires ni meilleurs qu’avant. Par contre, 40% des employés, surtout des CLSC, ont vu leur satisfaction au travail diminuer de beaucoup, leur motivation décliner et le climat de travail se détériorer. De même, 40% des usagers ont vu les services se détériorer : plus de distances à parcourir, services réduits, lourdeur de l’accès, etc. Enfin, 10% du personnel a vu sa situation s’améliorer et 10% des usagers ont vu les services s’améliorer. Il y a donc eu quatre fois plus de perdants que de gagnants dans cette réforme. D’après ce que j’ai entendu des autres établissements autour, notre situation est assez représentative du réseau ».

On peut lire la suite de ce dossier en cliquant l’hyperlien suivant (c’est un fichier PDF de 19 pages)

Bonne lecture!