Lock-out au Journal de Montréal

2009/02/02 | Par L’aut’journal 

Le Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal, affilié à la Fédération nationale des communications (CSN) vit son premier conflit de travail.

Depuis que Pierre K. Péladeau est à la direction de Quebecor Media, l’entreprise a décrété pas moins de 13 lock-out en 14 ans. La position de la direction du Journal, depuis la première journée de négociation avec le STIJM–CSN, le 22 octobre 2008, a toujours été la même, à peu de différences près.

Le plan d’affaires de Quebecor comprend quelque 230 demandes qui visent entre autres:
- à diminuer les conditions de travail;
- à allonger la semaine de travail de 25 %, sans compensation;
- à éliminer des départements en favorisant la sous-traitance; il est question d’éliminer 75 emplois occupés par une très grande majorité de femmes dont plusieurs comptent plus de 30 ans d’ancienneté;
- à diminuer de 20 % les avantages sociaux;
- à introduire des clauses de disparité de traitement (clauses orphelines);
- à sabrer dans les libérations syndicales;
- à réduire ou à transformer des postes à la rédaction;
- à diminuer des clauses de la convention collective qui assurent le respect des règles de déontologie journalistique et la qualité de l’information;
- à assurer la convergence illimitée par le droit d’utiliser dans le Journal tout le contenu provenant des plateformes actuelles et futures de Quebecor et vice versa.

L’impact de cette négociation se répercutera dans toutes les autres entreprises de presse. Une large coalition de syndicats œuvrant dans ce milieu a d’ailleurs été formée pour soutenir le STIJM–CSN.

Le syndicat a fait plusieurs ouvertures qui répondaient à des préoccupations patronales et souhaite, depuis plus de huit ans, que le Journal mette sur pied un site Internet, mais pas à la sauce PKP.

Ce dernier invoque la crise que traverse le secteur des médias en Amérique. Mais le Journal de Montréal n’est aucunement en difficulté financière. L’année dernière, selon un estimé du syndicat, il a affiché un profit de 50 millions $ sur un chiffre d’affaires de 200 millions. Pierre K. Péladeau s’est lui-même octroyé une hausse salariale de 29,9 %!

Le 25 janvier, Pierre K. Péladeau affichait publiquement son mépris à l’endroit des lectrices, des lecteurs et des employé-es du Journal de Montréal, la direction de Quebecor Media décidant de poursuivre la production du quotidien malgré le conflit et sans la présence des artisans qui accomplissent normalement ce travail.

Pendant que le personnel de direction, des « chroniqueurs » et vraisemblablement  des scabs continuent de publier le Journal et d’assurer ainsi une source de revenus à Quebecor Media, l’entreprise laisse sur le trottoir les 253 membres du STJIM–CSN. Il faut que ça cesse!

Il faut dire NON à un homme qui gère ses affaires comme si l’information n’était qu’un vulgaire produit de consommation!

C’est pourquoi, en solidarité avec les travailleuses et les travailleurs en conflit du Journal de Montréal, nous vous demandons, durant toute la durée du conflit de travail :

- de ne plus lire le Journal de Montréal;
- de ne plus acheter le Journal de Montréal;
- d’annuler votre abonnement au Journal;
- de ne plus acheter de petites annonces, ni aucune autre publicité, y compris dans la section nécrologique;
- de ne pas accorder d’entrevue au Journal, au 24 heures et à Canoë;
- de demander aux représentantes et aux représentants du Journal, de Canoë ou du 24 heures de sortir de la salle lors d’une conférence de presse;
- de refuser d’accorder des entrevues aux « chroniqueurs » qui animent aussi des émissions de télévision ou de radio;
- de ne pas inviter à une assemblée, à une conférence ou autre une « personnalité » qui participe à la production du Journal de Montréal;
- de diffuser largement ces consignes.

Les membres du syndicat sont à mettre en place un site Internet qui correspond à leur vision du journalisme. Nous vous invitons à le visiter et à le faire connaître : www.ruefrontenac.com

Solidarité avec les travailleuses et les travailleurs du Journal de Montréal