Les Métallos vs Raël

2009/02/03 | Par L’aut’journal 

Le Mouvement raëlien a entrepris une campagne de dénigrement à l'endroit du Syndicat des Métallos (FTQ) qui repose sur des faussetés. «Nous ne serons pas une tribune pour promouvoir le Mouvement raëlien. Nous sommes là pour défendre sans discrimination tous les travailleurs et toutes les travailleuses qui sont membres de notre syndicat. C’est ce que nous avons fait et continuons de faire dans le cas d’un de nos membres à l’usine Transformateur Delta du Canada à Granby qui est membre de ce mouvement», a déclaré Denis Trottier, coordonnateur du Syndicat des Métallos (FTQ).

Rappelons les faits. En 2007, la compagnie demande à un travailleur, membre du mouvement raëlien, de ne plus porter deux chandails perçus comme offensants par les autres travailleurs de l’usine. En effet, plusieurs d’entre eux se sont plaints auprès de l’employeur que les deux chandails heurtaient leurs propres convictions religieuses. L’entreprise a une politique qui interdit toute discrimination sur la base de la religion, du sexe, de la race, etc.

La direction de Transformateur Delta du Canada décide de retourner le travailleur chez lui, sans rémunération, pendant deux heures afin qu’il enlève le chandail qu’il porte à ce moment-là. Le syndicat dépose deux griefs. Le premier porte sur la discrimination et le deuxième réclame les deux heures perdues.

Le travailleur décide de poursuivre le syndicat devant la Commission des relations de travail (CRT) alléguant que ce dernier ne l’a pas défendu. Un conciliateur convoque une rencontre chez l’employeur. Suite à des discussions, la compagnie est prête à rembourser les deux heures perdues. Le travailleur refuse l’offre patronale, se désiste par écrit de sa plainte contre le syndicat et indique qu’il va continuer à porter les deux chandails sur lesquels sont inscrits «Dieu n'existe pas»  et  «Voici le vrai visage de Dieu» avec une photo d’un extra-terrestre. L’employeur applique alors une gradation des sanctions telle que le prévoit la convention collective. Il rencontre le travailleur et lui donne trois jours de suspension, puis dix jours et finalement le congédie.

Le syndicat a déposé trois griefs suite au congédiement. «Il est faux de prétendre, comme le fait le Mouvement raëlien, que le syndicat s’est rangé du côté de l’employeur. Nous avons toujours défendu les droits de ce travailleur tout en ne perdant pas de vue l’ensemble des membres. Notre syndicat défend la liberté de conscience. Par contre, la promotion des convictions de chacun et de chacune doit se faire sans brimer les autres. Nous allons défendre ce travailleur comme nous l'avons toujours fait pour lui et pour tous ses autres confrères et consœurs de travail», a conclu Guy Gaudette, permanent du Syndicat des Métallos (FTQ).

Source : Syndicat des Métallos