Lock-out au JdeM : appui de la FTQ-Construction

2009/02/11 | Par L’aut’journal 

Le 24 janvier dernier, la direction de Quebecor envoyait sur le trottoir les 253 travailleurs de l’information du Journal de Montréal. «La FTQ-Construction tient à manifester son appui aux travailleurs touchés par ce conflit de travail dont l’enjeu nous concerne tous», souligne le directeur général de la FTQ-Construction, Richard Goyette.
UN PREMIER CONFLIT DE TRAVAIL… EN 45 ANS!

Fondé en 1964 par Pierre Péladeau, le Journal de Montréal n’a connu, pendant toutes ces années, aucun conflit de travail. C’est d’ailleurs en partie grâce à cette paix que l’«empire» Quebecor a connu son essor fulgurant.
Aujourd’hui, Péladeau fils réclame de ces mêmes travailleurs des concessions injustifiées et démesurées. La partie patronale exige notamment une diminution des avantages sociaux de l’ordre de 20% et l’allongement de la semaine de travail sans aucune compensation.
NÉGOCIER PAR L’AFFRONTEMENT

Au-delà des considérations monétaires, si ce conflit attise tant les esprits et provoque des réactions souvent virulentes, c’est que Quebecor instaure un mode de négociation provocant et irrespectueux.
En fait, c’est surtout l’absence d’une volonté quelconque de négocier qui dérange: «Déposer des demandes intransigeantes et aberrantes, rompre les négociations et décréter un lock-out pour tenter de faire avaler toutes ces demandes aux travailleurs, c’est carrément sauvage!», s’indigne Richard Goyette.

13 lock-out en 14 ans, on peut pratiquement appeler ça une tradition! Pensez seulement aux conflits de Vidéotron et du Journal de Québec, lesquels ont tous deux perduré au-delà d’un an; la route pourrait être longue pour les travailleurs du Journal de Montréal.
La nature idéologique d’une portion des enjeux de ce conflit devrait interpeller l’ensemble du mouvement syndical: mettre des travailleurs à la rue et faire la sourde oreille en attendant qu’ils s’écœurent, ce n’est pas de la négociation mais bien du chantage.
CONVERGENCE ET MONDE DU TRAVAIL

Au cœur des débats se constitue aussi l’idée selon laquelle l’univers médiatique est en pleine mutation et que des changements profonds en matière de travail sont requis. Certes, personne ne nie l’évolution évidente et inévitable du monde de l’information, mais ces changements doivent-ils s’exercer nécessairement au détriment des travailleurs et des travailleuses?
À ceux qui accusent le Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (STIJM) de se borner à toute évolution, encore aurait-il fallu leur donner la chance de s’exprimer sur le sujet. La négociation est un processus par lequel on tente d’en venir à une entente satisfaisante pour les parties impliquées; ce n’est pas un sens unique.

PAR SOLIDARITÉ

Si Pierre K. Péladeau utilise sans vergogne son journal comme tribune de propagande et y étale sur deux pages ses doléances et ses récriminations envers le syndicat, il existe des façons simples de démontrer notre appui aux lock-outés:
- annuler son abonnement au Journal de Montréal
- ne plus acheter le Journal de Montréal
- ne plus acheter de petites annonces ni aucune autre publicité
- faire connaître ce conflit autour de nous

La FTQ-Construction a bien entendu annulé son abonnement au Journal de Montréal. «Nous avons d’ailleurs invité nos 17 syndicats affiliés à faire de même et à véhiculer le message auprès de leurs membres, renchérit Richard Goyette. De plus, aucune entrevue ne sera accordée aux représentants du Journal de Montréal, de Canoë et de 24 heures.»
RUE FRONTENAC

À l’instar de leurs confrères du Journal de Québec, les membres du STIJM ont lancé un site Internet via lequel ils poursuivent leur travail et continuent d’informer la population. Nous vous invitons à consulter leurs publications : www.ruefrontenac.com.

Source : FTQ-Construction