Le ministre Whissel privatise en faveur de sa compagnie

2009/05/27 | Par L’aut’journal 

Le SFPQ dénonce la décision du ministère des Transports de confier en sous-traitance l’entretien d’une portion de l’autoroute 50 dans les secteurs de Lachute et de Mirabel.

Selon ce qui a été permis d’apprendre, c’est la compagnie du ministre David Whissel qui est le plus bas soumissionnaire, en marge des appels d’offres qui viennent de se terminer.

ABC Rive-Nord, une compagnie dans laquelle le ministre du Travail détient des parts, pourrait donc se voir octroyer le contrat de déneigement et de déglaçage d’une portion d’autoroute qui est actuellement sous la responsabilité des ouvriers du ministère des Transports.

La présidente générale du Syndicat de la fonction publique, Lucie Martineau, n’en revient pas : « Il y a apparence de conflit d’intérêts. On enlève du travail à des employés de l’État, pour permettre à la firme appartenant à un ministre d’obtenir un contrat avec le gouvernement! ».

Par ailleurs, le SFPQ a expédié une mise en demeure au responsable régional du ministère des Transports et a avisé, par le fait même, l’entreprise sur le point de décrocher le contrat ABC Rive-Nord, que le ministère des Transports a violé, aux yeux du Syndicat, une entente de la convention collective.
Celle-ci spécifie qu’avant de procéder à des appels d’offres, le sous-ministre se doit de consulter le Syndicat, et ce, dans un délai d'au moins trente jours avant l'appel d'offres pour lui permettre de formuler ses recommandations.

« Si nous avions été consultés, nous aurions pu comparer avec les coûts à l’interne pour voir si cela n’aurait pas été moins cher pour les contribuables, mentionne Lucie Martineau. Rien n’a été fait dans les règles comme si l’on voulait cacher des choses. »


Cette décision de confier à la firme ABC Rive-Nord l’entretien de cette portion de l’autoroute 50 aura pour effet, dénonce le Syndicat, de déplacer une dizaine d’ouvriers de Lachute vers St-Jérome et ainsi vider les installations du centre de services de Lachute.

« L’État doit gérer les deniers publics efficacement. Si on peut démontrer que c’est moins cher avec nos syndiqués, mais qu’il manque d’ouvriers pour faire le travail, que le ministère en embauche! », poursuit madame Martineau.

Cette nouvelle affaire d’octroi de contrat entre l’État québécois et une compagnie appartenant à un ministre du gouvernement Charest, amène la présidente générale du SFPQ à cette conclusion : « Les ministres ne devraient pas détenir d’actions dans des entreprises qui font des affaires avec le gouvernement, malheureusement, avec la loi qui le permet, c’est loin d’être la dernière affaire de ce genre ».

SOURCE : SFPQ