VLB demande la citoyenneté éthiopienne!

2009/10/22 | Par Victor-Lévy Beaulieu

Auteur du roman Bibi paru il y a quelques semaines aux Éditions Trois-Pistoles, Victor-Lévy Beaulieu a demandé officiellement hier à l’Ambassade de la République fédérale et démocratique d’Éthiopie à Ottawa de devenir citoyen éthiopien.

Dans une lettre qu’il lui a adressée, VLB signale à Madame Almaz Amaha Tesfay, ministre-conseiller de l’Ambassade, toute l’affection qu’il porte à l’Éthiopie, le berceau de l’humanité, sur lequel il a écrit plusieurs pages de Bibi.

VLB voudrait par son exemple qu’on s’intéresse vraiment à l’Afrique noire, qu’on favorise entre le Québec et elle davantage d’échanges culturels, bref : qu’on fasse connaître la culture éthiopienne aux Québécois et la culture québécoise aux Éthiopiens.

Le fait qu’il pourrait acquérir la citoyenneté éthiopienne est d’une grande importance pour VLB. Étant fatigué qu’on le considère comme un simple Québécois de souche, donc comme un quelqu’un de dépassé parce qu’il prône l’indépendance de son pays, un État-Nation français et une culture nationale,  VLB croit  qu’être accepté dans la grande famille éthiopienne  lui permettrait de ne plus être considéré comme un citoyen de deuxième classe dans son pays en devenir.

Comme tous les immigrants qui  habitent au Québec  et oeuvrent dans la culture, VLB pourrait enfin être considéré comme leur égal et jouir, notamment dans la presse écrite et parlée, d’un préjugé favorable et d’avantages sociaux que lui interdisent sa qualité dite de Québécois de souche.

Ainsi, pourrait-il n’écrire que des bluettes et faire la une de tous les médias pour y être encensé et catiné, pour ne pas dire porté aux nues dans de longues critiques dithyrambiques, ce qui n’est plus que rarement le cas quand vous n’êtes qu’un Québécois de souche comme le démontre l’accueil fait à Bibi qui n’a été l’objet d’aucune critique dans nos grands médias.

C’est donc avec impatience que Victor-Lévy Beaulieu attend la réponse de l’Ambassade de la République fédérale et démocratique d’Éthiopie, le seul pays d’Afrique qui n’a jamais été colonisé par l’Occident parce qu’il a toujours su préserver son indépendance, sa fierté et sa dignité.


Réplique à l'article de Marc Cassivi

Cher Marc Cassivi,

Ce petit mot afin de vous rassurer: je n'ai aucune amertume, pas davantage par-devers moi-même que par-devers le monde: dénoncer une situation de fait n'a rien à voir avec le sentiment que vous me prêtez (bien qu'il soit vrai qu'on ne prête qu'aux riches) - moi xénophobe? - J'ai écrit je ne sais plus combien de textes sur la nécesssité du métissage (il est vrai que vous avouez ne pas les lire)! - aurais-je aussi autant écrit sur Kérouac, Joyce, Tolstoi, Hugo, Voltaire, etc. si j'étais, comme vous le prétendez, xénophobe? - aurais-je pour ami dany laferrière, l'un de nos très grands écrivains qui, je l'espère ardemment, remportera bientôt le prix Fémina? - irais-je en janvier prochain en Haïti? - et peut-être aussi chez mon autre ami, Toumani Kouyaté, au Burkina? -
Ce n'est pas parce que vous êtes à la solde de Power Corporation que vous êtes un apôtre du politiquement correct: c'est qu'il vous arrive tout simplement, comme à tout le monde, d'être plus con qu'à votre ordinaire. Et puis, comme l'écrivait Rimbaud: Tant pis pour le bois qui se trouve violon, et nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait!
Merci tout de même d'être là... quand vous y êtes!
Victor-Lévy Beaulieu