Grippe A H1N1 : La désinformation médiatique

2009/11/16 | Par Julie Lévesque

Les médias canadiens font-ils preuve de neutralité et de jugement dans leurs reportages concernant la grippe H1N1? Le mépris qu’ils expriment envers maintes remises en question et la désinformation qu’ils véhiculent permet d’en douter. 

Au Canada, la mort d’un adolescent de 13 ans qui aurait souffert de méningite a été attribuée au virus H1N1 sans autopsie. Cet événement a soulevé de nombreuses questions sur la propagande gouvernementale et médiatique.

Mais ce décès remet également en cause cette chasse au virus, qui risque d’ouvrir la porte à des erreurs de diagnostics. Au Royaume-Uni, de nombreux cas de méningite ont été diagnostiqués comme étant des cas de grippe A H1N1, des erreurs qui se sont avérées fatales pour certains.

La plupart des médias traditionnels se rallient aveuglément à l’alarmisme de l’OMS, sans questionner ses données approximatives ni son exagération de ce qu’elle prétend être une pandémie justifiant une vaccination à l’échelle mondiale, laquelle engrange des coûts astronomiques:

Le CDCP et l’OMS reclassent couramment un nombre élevé de cas commun d’influenza dans la catégorie de la grippe porcine H1N1.

« En raison du nombre croissant de cas dans de nombreux pays, où l’on assiste à une transmission communautaire durable du virus, il est extrêmement difficile, voire impossible, pour les pays d’essayer de confirmer les cas en laboratoire. En outre, dans ces pays, le recensement des cas n’est désormais plus essentiel pour contrôler le niveau ou la nature du risque que représente le virus pandémique, ou pour orienter l’application des mesures les plus appropriées pour y faire face. » (Note d’information de l’OMS, 2009) (C’est l’auteur qui souligne)

L’OMS admet l’absence fréquente de tests en laboratoire au niveau national, tout en soulignant que des confirmations en laboratoire ne sont pas nécessaires à la collecte de données afin de déterminer la propagation de la maladie. (Michel Chossudovsky, Loi martiale et militarisation de la santé publique : le programme mondial de vaccination contre la grippe H1N1, Mondialisation.ca, 10août 2009)

Par ailleurs, la presse rejette trop souvent toute remise en cause de la présumée pandémie et de la vaccination de masse, à l’instar des autorités.

Le débat est pratiquement exclu de l’arène médiatique, où les autorités règnent en roi et maître, immunisés contre toute confrontation des journalistes quant à la soi-disant gravité de la grippe A H1N1, à l’efficacité de la vaccination et aux risques qu’elle comporte.

Pourtant, nombreux sont ceux qui se questionnent à ce sujet. Et, comme tout débat a été éclipsé des médias, ils trouvent des réponses ailleurs que dans les médias traditionnels, notamment sur des sites Internet indépendants, car les «chiens de garde de la démocratie» semblent avoir oublié que leur travail ne consiste pas à se faire le porte-voix des autorités, mais bien à les questionner.

À maintes reprises, les médias dominants québécois ont affirmé, sans aucune nuance que ce que les informations que l’on trouve sur Internet, sans distinction, ne sont rien d’autre que des «délires paranoïdes », des preuves d’une misérable ignorance.

Pour la plupart des médias, mais plus particulièrement pour la société d’État Radio-Canada, le réseau d’information publique canadien, les questionnements à l’égard de la grippe A H1N1 et de la vaccination n’ont aucun fondement.

Pour prouver cette affirmation exempte de neutralité, le réseau francophone se prête au jeu qu’il prétend dénoncer:  la désinformation. Le décès du jeune Evan Frustaglio constitue un exemple parmi tant d’autres du «virus de la peur» qui a infecté les médias.

Pour appuyer leur thèse voulant que les remises en question de la «pandémie» et de la vaccination ne sont que du délire, les médias prennent soin de choisir des exemples du genre «complot génocidaire» ou «arme bactériologique», sans citer les nombreuses données et statistiques fiables justifiant ces interrogations.

Au contraire, ils font état de tout ce qui s’apparente à des «théories du complot», pour discréditer en bloc tous ceux qui questionnent les autorités scientifiques, gouvernementales et supranationales, à savoir l’OMS.

Les médias utilisent ce que l’on appelle la technique rhétorique de l’«homme de paille», qui «consiste à présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée. Créer un argument homme de paille consiste à formuler un argument facilement réfutable puis à l'attribuer à son opposant.» [1]

En novembre, à l’émission Enquête à Radio-Canada, on présentait un reportage intitulé «Le virus de la peur », d’une éthique et d’une neutralité journalistique douteuse, sur ce qu’ils appellent le «mouvement anti-vaccination» au Québec.

Les journalistes ont soigneusement choisi des extraits d’une conférence truffés d’effets visuels et sonores apocalyptiques pour discréditer toute remise en question du véritable «virus de la peur» qu’ils alimentent depuis le début : «la pandémie H1N1».

Cette conférence était vraisemblablement organisée par des adeptes de la biologie totale, une médecine controversée à laquelle on a associé, avec un léger bémol en fin de reportage, tous ceux qui expriment des doutes envers cette présumée pandémie et les moyens employés pour y faire face.

Dans ce contexte, il est tout à fait pertinent de rappeler aux journalistes les valeurs fondamentales de leur code de déontologie:

2. Valeurs fondamentales du journalisme  Les journalistes basent leur travail sur des valeurs fondamentales telles que l'esprit critique qui leur impose de douter méthodiquement de tout, l'impartialité qui leur fait rechercher et exposer les divers aspects d'une situation [...] (FPJQ, Code de déontologie)

Le réseau public mérite des critiques en ce qui a trait à ce reportage tendancieux. Le Dr Poirier, directeur de la santé publique du Québec, pour lequel tout doute sur la vaccination n’est que «théorie du complot», était la seule personne interviewée par les journalistes en studio.

Devant les extraits sélectionnés, le directeur de la santé publique, a observé, à juste titre : «Où sont leurs preuves à ces gens là?». Justement, où sont leurs preuves? Si on avait pris la peine de les interviewer au même titre que le Dr Poirier, comme le veut le principe de neutralité journalistique, ils auraient pu au moins avoir la chance de les donner leurs preuves.

Mais surtout, pourquoi avoir choisi un groupe marginal, soutenant une idéologie particulièrement controversée pour représenter toutes les personnes qui se questionnent à ce sujet? Pourquoi ne pas avoir cité les études pertinentes examinant les effets néfastes des vaccins?

Puisque contrairement à ce que l’on tente de nous faire croire, de telles études existent, et sont citées en abondance dans le livre de Sylvie Simon Vaccins, mensonges et propagande .

Pourquoi ne pas avoir montré des extraits du documentaire  Silence on vaccine  de Lina B. Moreco, dans lequel on nous informe que des troubles neurologiques sont liés à la présence de thimérosal dans les vaccins infantiles et que la seule expérimentation chez l’humain de cet agent de conservation à base de mercure, présent dans le vaccin Arepanrix utilisé au Canada pour contrer le H1N1, a été faite en 1929?

Pourquoi ne pas avoir donné l’heure juste sur les conséquences de ce virus, qui s’avère moins fatal que celui de la grippe saisonnière, comme le mentionne le Dr Eisman du centre hospitalier universitaire Sainte-Justine de Montréal?

Le Dr Eisman rappelle aux parents que la grippe H1N1 est une forme relativement bénigne de la grippe et que du point de vue de la gravité elle est très similaire à la grippe saisonnière. La seule différence, c’est que la saison de la grippe a commencé plus tôt et que plus de gens en sont atteints.(CHU Sainte-Justine, « Les urgences du CHU Sainte-Justine et de L’Hôpital de Montréal pour enfants observent une forte augmentation du nombre d’enfants en demande de soins », 29 octobre 2009 (C’est l’auteur qui souligne)

Il ne fait aucun doute que ce reportage a, encore une fois, utilisé l’homme de paille pour justifier la propagande H1N1. Ce reportage est une bien triste preuve que les médias dominants se projettent sur les médias alternatifs qui questionnent la situation, preuves et statistiques à l’appui : «le virus de la peur», ce sont les médias dominants qui l’ont mis au monde depuis le début de cette présumée pandémie.

Devant le scepticisme rationnel de la population, la plupart des médias traditionnels se lancent à corps perdu dans le discrédit sans nuances ou presque, de toute critique ou questionnement justifié à l’égard de la grippe H1N1 et de la vaccination.

Les complots génocidaires et autres raisonnements boiteux et sans fondement ne sont pas la règle, mais bien l’exception. Et la désinformation existe aussi dans les médias traditionnels.

Illogisme et incohérence

Le 5 novembre, au Radiojournal de la société d’État, on estimait que le haut taux d’absentéisme des écoles de la Commission scolaire Marie-Victorin dans la région de Montréal – au-delà des 10 % -- constituait un « exemple de l’arrivée précoce de la grippe H1N1 ».

Visiblement, les raisonnements boiteux, ne sont pas l’apanage des blogueurs et conférenciers obscurs. Logiquement, si cette situation prouve quoi que ce soit, c’est que la population fait ce que le gouvernement lui demande : on reste à la maison si l’on présente des symptômes grippaux.

Mais en quoi un taux d’absentéisme dans les écoles représente une « preuve » quelconque liée à la propagation de la grippe H1N1? Savons-nous pour quelle raison les enfants sont absents? Non. Ces conclusions hâtives et sans preuves encouragent le scepticisme des citoyens à l’égard des médias traditionnels.

Autre conclusion hâtive, due en grande partie aux statistiques approximatives des autorités, de l’OMS aux gouvernements fédéral et provinciaux, le décès du jeune Ontarien de 13 ans infecté par le virus H1N1. Voici un extrait d’un article sur le décès du jeune Evan Frustaglio :

Un adolescent succombe à la H1N1

Les autorités de la santé publique de Toronto confirment que le décès d'un garçon de 13 ans est lié à la grippe A (H1N1).

Evan Frustaglio est mort lundi à l'hôpital. Il s'est rendu dans une clinique sans rendez-vous dimanche se plaignant de douleurs au cou et de maux de gorge, selon ce que son père a déclaré au Toronto Sun. L'adolescent a été retourné à la maison, alors que sa fièvre semblait diminuer, mais il a été pris de vomissements, rapporte le père. Il s'est effondré après avoir pris un bain lundi et a été transporté à l'hôpital où il est mort.

[...] Le médecin hygiéniste en chef de l'Ontario, Arlene King, recommande aux Ontariens de se faire vacciner contre la grippe A (H1N1). Elle a fait cette recommandation au lendemain de la mort d'Evan Frustaglio [...] (C’est l’auteur qui souligne) [2]

Quatre jours plus tard on annonçait la mort d’une jeune Ontarienne :

Plusieurs mois avant de contracter la grippe A (H1N1), Sarah Hergott a dû combattre à de nombreuses reprises la pneumonie, qui l'a laissée dans un état fragile.

Cette mort est survenue trois jours après celle du jeune hockeyeur torontois de 13 ans, Evan Frustaglio. Ce dernier est mort de la grippe A (H1N1) lundi dernier, au lendemain d'une visite dans une clinique sans rendez-vous où il s'était rendu pour se plaindre de douleurs au cou et de maux de gorge.

L'adolescent a été retourné à la maison, alors que sa fièvre semblait diminuer. Par la suite, il a tout de même été pris de vomissements et s'est effondré après avoir pris un bain. Il a été transporté à l'hôpital, où il est mort.

La cause du décès d'Evan Frustaglio a été confirmée mardi par le Bureau de santé publique de Toronto.

Vendredi, à l'émission 24 heures en 60 minutes, le Dr Alain Poirier, directeur de la santé publique du Québec, a affirmé que le jeune Evan Frustaglio avait la méningite au moment de son décès.

Le Dr Poirier a rectifié ces propos au cours d'une conférence de presse, samedi, en précisant qu'on ne saura pas si Evan Frustagio a eu la méningite, puisque la famille a demandé qu'il n'y ait pas d'autopsie.

Par ailleurs, Toronto Public Health a de nouveau confirmé samedi que le jeune Frustaglio était bel et bien infecté par le virus A (H1N1). (C’est l’auteur qui souligne) [3]

L’incohérence saute aux yeux. On dit du même souffle qu’il est «mort de la grippe A (H1N1)» et «qu'on ne saura pas si Evan Frustaglio a eu la méningite, puisque la famille a demandé qu'il n'y ait pas d'autopsie ».

Comment peut-on dire, avec certitude, qu’il est mort de la grippe H1N1 s’il n’y pas eu d’autopsie? Et si l’on a confirmé «que le jeune Frustaglio était bel et bien infecté par le virus A (H1N1)», cela ne signifie aucunement qu’il s’agit de la raison de son décès.

Certains médias on a fait preuve de plus de rigueur à ce sujet:

«Comme il y avait bien de l'ambiguïté, le directeur national de la santé publique est revenu sur ce cas. Il nous a informés que les parents ne souhaitaient pas demander une autopsie. Nous n'aurons donc pas de confirmation à savoir si [c’est] la grippe A (H1N1) qui est à l'origine de son décès.» [4]

Par ailleurs, ces affirmations du Dr Poirier soulèvent des questions importantes quant aux statistiques et diagnostics de la grippe H1N1.

Le 28 octobre 2009, le Dr Poirier a affirmé que depuis mai 2009, il n’y avait plus de tests effectués en laboratoire pour confirmer la présence du virus H1N1. On peut lire ce qui suit sur le site de l’Institut national de la santé publique du Québec:

Jusqu’au 15 mai 2009, la surveillance se faisait donc au cas par cas et le dépistage s’adressait à tout patient présentant un syndrome d’allure grippale

À partir du 15 mai et jusqu’au 20 juin 2009, les enquêtes ont été dirigées vers les cas confirmés dont l’inscription à l’urgence (séjour à l’urgence de 24 h ou plus) ou l’admission en CH (hospitalisation) pouvait être liée à l’influenza ET syndrome respiratoire aigu avec fièvre > 38 °C (buccale) et toux ou difficulté à respirer (dyspnée); [...] Ainsi, les données d’enquêtes à partir de ce moment couvrent essentiellement les cas modérés ou plus sévères.

À partir du 20 juin, seuls les cas faisant l’objet d’une hospitalisation étaient enquêtés et depuis le 20 juillet 2009, seuls les cas ayant séjourné aux soins intensifs et les décès font l’objet d’une enquête. [5] (C’est l’auteur qui souligne)

Confusion entre la méningite et le virus H1N1

Le décès du jeune Evan Frustaglio, un jeune selon toute vraisemblance en parfaite santé, «foudroyé par la grippe H1N1», a déclenché la panique dans la population et a visiblement favorisé l’affluence massive dans les centres de vaccination au pays.

Pourtant, les parents de l’adolescent ont refusé qu’il y ait une autopsie, donc on ne saura jamais ce qui causé la mort du jeune hockeyeur. Est-il mort de la méningite? Nous ne le saurons jamais, mais il importe de se poser les questions suivantes : la chasse au virus H1N1 éclipse-t-elle le dépistage des autres maladies? Les antiviraux comme le Tamiflu et autres précautions pharmaceutiques ont-ils des effets secondaires dommageables, voire funestes?

Au Royaume-Uni, plusieurs cas de méningite ont été diagnostiqués comme des cas de H1N1, ce qui a malheureusement entraîné des décès. Pourquoi ne se questionne-t-on pas à ce sujet à dans les médias?

Selon Santé Canada, les symptômes de la méningite sont :

[L]a fièvre, l'irritabilité, la léthargie et la perte d'appétit. Chez les enfants plus âgés et les adultes, ils peuvent également inclure des maux de tête, une raideur de la nuque, une photophobie, des nausées et vomissements, ainsi qu'une confusion ou une altération de l'état de conscience. [6] (C’est l’auteur qui souligne)

Si au Canada on ne semble pas se préoccuper outre mesure de possibles diagnostics erronés, ce n’est pas le cas au Royaume Uni, où l’on dénonce l’obsession de la grippe H1N1 et où plusieurs cas rappellent celui du jeune Frustaglio.

Un article paru dans le Guardian le 12 août 2009 rapporte le décès de Jasvir Kaur Gill, 48 ans, des suites de la méningite. La dame avait reçu un diagnostic positif à la grippe A H1N1 : elle souffrait de vomissements et de maux de gorge. Comme Evan Frustaglio. On lui a recommandé de prendre du Tamiflu. Douze heures plus tard, elle avait une attaque cardiaque et elle est morte quatre jours après. [7] (C’est l’auteur qui souligne)

Il convient de noter qu’au Royaume-Uni, les diagnostics se font par téléphone, par de simples réponses à un questionnaire. Les personnes qui posent ces diagnostics ne sont ni médecins, ni infirmières. Certains d’entre eux n’ont pas plus de 16 ans. [8]

Le 20 septembre 2009, le Telegraph révélait que selon un sondage du magazine de santé Pulse, « 1/3 des opérations par les médecins praticiens ont été pratiquées chez des patients ayant souffert de complications après avoir reçu un diagnostic erroné de la grippe porcine ».

En réalité, les patients souffraient « d’effets secondaires légers dus au Tamiflu, d’amygdalite sévère, de méningite et de pneumonie ». Un des médecins a affirmé sous couvert de l’anonymat, qu’un patient était décédé de la méningite après avoir reçu un mauvais diagnostic par téléphone. [9] (C’est l’auteur qui souligne)

Le 22 juillet 2009, le même quotidien rapportait le décès de Gemma Drury, 17 ans, de Derbyshire, des suites de la méningite. Elle avait été diagnostiquée porteuse du virus H1N1 par téléphone ainsi que par un médecin qui s’était rendu à son domicile. [10]

Georgia Keeling, une fillette de deux ans est elle aussi décédée de la méningite. À deux reprises, ses parents ont été informés qu’elle était infectée par le H1N1 et on leur a recommandé de lui donner du Tamiflu et du paracetamol. [11] (C’est l’auteur qui souligne)

En août, le Irish Times publiait un article révélant que « [l]es parents et les médecins praticiens étaient vivement conseillés de ne pas confondre les symptômes de la méningite avec ceux de la grippe A H1N1. Il est facile de confondre les deux maladies car elles ont des symptômes similaires [...] ». Steve Dayman, de l’organisme Meningitis UK, a affirmé qu’il est «difficile pour les médecins d’identifier la méningite dès les premiers stades de la maladie car elle ressemble à la grippe [...] » [12]

Par ailleurs, toujours selon le sondage du magazine Pulse, « 91% des médecins sondés croient que l’on ne devrait pas donner de Tamiflu à tous ceux qui présentent des symptômes grippaux de peur que le virus développe une résistance à celui-ci ». [13]

À la lumière de ce qui précède, si les cas de patients atteints de méningite ayant reçu un diagnostic erroné de H1N1 sont nombreux au Royaume-Uni, il en est peut-être de même au Canada et ailleurs dans le monde.

S’il est vrai que le système britannique de diagnostic par téléphone y est pour beaucoup dans les erreurs fatales, il serait tout de même responsable de la part des autorités et des médias, complètement obnubilés par cette « pandémie H1N1», d’informer les citoyens sur les autres maladies qui risquent de passer sous silence, ainsi que sur les effets adverses des médicaments utilisés pour contrer le virus.

Peut-on se fier aveuglément aux compagnies pharmaceutiques?

En ce qui concerne les inquiétudes face à la vaccination, malgré l’attitude souvent méprisante qu’elle suscite chez les autorités et dans les médias, elles sont tout à fait justifiées, entre autres lorsque l’on connaît les techniques de marketing des compagnies pharmaceutiques.

Une pratique courante consiste à payer des auteurs pour qu’ils écrivent des textes sur leurs produits. Sachant cela, on peut raisonnablement douter de l’objectivité de ces textes. Ces articles sont par la suite signés par des chercheurs réputés. C’est ce que l’on appelle du «ghostwriting». Récemment, un professeur de Montréal a fait l’objet d’un scandale à ce sujet.

En août dernier, la Dre Barbara Sherwin a été impliquée dans une histoire de « ghostwriting ». La professeure de l’Université McGill a été citée comme l’unique auteure d’articles parus dans des journaux réputés.

Or, un article publié en 2000 dans le Journal of the American Geriatrics Society avait été rédigé en partie par un auteur engagé par DesignWrite, une firme payée par Wyeth Pharmaceuticals pour produire des articles.

La supercherie a été dévoilée au grand jour par des « avocats travaillant pour 8400 femmes ayant intenté des poursuites contre Wyeth, prétendant que les médicaments leur ont occasionné des problèmes de santé ». [14]

Les autorités canadiennes sont catégoriques en affirmant qu’il n’y a « aucun risque » avec les vaccins, et que si risque il y a, c’est comme gagner à la loto, les (mal)chances sont infinitésimales.

Pourtant, la Suisse « ne vaccinera pas les personnes les plus vulnérables, soit les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées de plus de 60 ans, avec le vaccin Pandemrix de GlaxoSmithKline en raison de la présence de l'adjuvant AS03, que la Suisse juge trop récent. Les autorités canadiennes ont autorisé l'utilisation du vaccin Arepanrix de GlaxoSmithKline, un vaccin auquel on ajoute aussi l'adjuvant dont la Suisse a restreint l'usage ». [15]

Le vaccin Arepanrix contient du thimérosal, cet adjuvant à base de mercure. Or, des études démontrent que le mercure est lié à des troubles neurologiques.

Le documentaire Silence on vaccine présente des extraits d’une enquête du Congrès des États-Unis en 2004 révélant qu’une seule expérimentation avec le thimérosal a été effectuée chez les humains, et ce en 1929, chez 27 personnes atteintes de méningite.

Elles sont décédées de la méningite. La conclusion de cette étude: il n’y a aucun lien entre la présence de mercure dans le vaccin et leur décès. C’est vraisemblablement pourquoi les autorités affirment, au Québec comme ailleurs, que « […] l’évidence scientifique ne démontre aucun lien causal entre tout vaccin contenant du thimérosal et l’autisme ou tout autre trouble envahissant du développement ». [17]

Par ailleurs, la Pologne a récemment refusé les vaccins H1N1 :

Le premier ministre polonais Donald Tusk a accusé aujourd'hui les sociétés pharmaceutiques de chercher à rejeter sur les gouvernements la responsabilité pour d'éventuels effets secondaires des vaccins contre la grippe H1N1, justifiant ainsi le refus de la Pologne de les acquérir.

« Nous savons que les sociétés qui offrent les vaccins contre la grippe H1N1 ne veulent pas prendre la responsabilité des effets secondaires de ce vaccin », a déclaré Tusk à la presse. « Elles refusent de les mettre sur le marché, parce que leur responsabilité juridique serait alors plus grande. Elles demandent des clauses qui ne sont probablement pas conformes à la législation polonaise, et qui rejettent toute la responsabilité sur le gouvernement d'un pays en ce qui concerne les effets secondaires et des indemnisations éventuelles, » a-t-il ajouté.

La Pologne refuse pour l'instant d'acheter des vaccins contre la grippe H1N1, estimant qu'ils n'ont pas encore été suffisamment testés par les autorités médicales. [16]

Si la Suisse, réputée pour son système de santé, et la Pologne ont des doutes sur un produit pharmaceutique, les citoyens peuvent-ils en avoir eux aussi sans être la cible tantôt de condescendance, tantôt de railleries dans les médias?

Chose certaine, un sérieux examen de conscience s’impose dans le milieu journalistique, ici et ailleurs, où il est devenu pratiquement impossible de remettre des choses en question sans se faire accuser d’être une adepte de la « théorie du complot ». 
 

Julie Lévesque est chercheure au Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) à Montréal. Ses articles sont publiés par Mondialisation.ca


Notes

1. Wikipedia. «Homme de paille». In wikipedia.com [En ligne].
  (Page consultée le 5 novembre 2009).

2. Radio-Canada. «Un adolescent succombe à la H1N1». In radio-canada.ca, [En ligne].
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

3. Radio-Canada. « Une jeune fille succombe à la grippe A ». In radio-canada.ca, [En ligne]
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

4. LCN. « De quoi est mort le jeune Evan? ». In lcn.canoe.ca [En ligne].
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

5. Institut national de santé publique du Québec. « Bilan de la première vague de circulation de la grippe A(H1N1) au Québec ». Site de l’Institut national de santé publique du Québec, [En ligne]. 
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

6. Santé Canada. «Les porteurs d'implant cochléaire pourraient courir un risque accru de méningite - Le point». Site de Santé Canada, [En ligne] (Page consultée le 5 novembre 2009)

7. McVeigh, Karen. «Woman dies of meningitis after swine flu diagnosis». In guardian.co.uk [En ligne]
  (Page consultée le 5 novembre 2009)

8. Martin, Daniel. «Swine flu hotline staff are 'making deadly errors'». In dailymail.co.uk [En ligne] 
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

9. Stokes, Paul, «Patients suffer complications after swine flu misdiagnosed». In telegraph.co.uk [En ligne]
(Page consultée le 5 novembre 2009)

10 Jamieson, Alastair. «Swine flu: symptoms could mask meningitis». In telegraph.co.uk [En ligne] 
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

11. Ballinger, Lucy. «Our two-year-old girl died of meningitis after we were told TWICE she had swine flu». In dailymail.co.uk [En ligne]
(Page consultée le 5 novembre 2009)

12. Irish Times. « Parents warned over meningitis » In irishtimes.com [En ligne] 
 (Page consultée le 5 novembre 2009)

13. Swine flu hotline staff are 'making deadly errors, Op. cit.

14. Magder, Jason. « McGill professor caught in ghostwriting scandal » In montrealgazette.com [En ligne] 
(Page consultée le 5 novembre 2009)

15. Radio-Canada. « L'OMS rassure les femmes enceintes » In radio-canada.ca [En ligne] 
(Page consultée le 5 novembre 2009)

16. Le Figaro. « La Pologne refuse les vaccins H1N1 » In lefigaro.fr [En ligne] 
 (Page consultée le 9 novembre 2009)

17. Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. «Vaccination, thimérosal et autisme», [En ligne]
  (Page consultée le 9 novembre 2009)