Fermeture de Gentilly-2

2009/12/15 | Par L’aut’journal 

À la suite de l’annonce importante de la prise de position du Parti Québécois contre la reconstruction du réacteur nucléaire Gentilly-2, le Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire (MSQN) dénonce les informations erronées publiées par Madame Nathalie Normandeau, Vice-Première Ministre et ministre des Ressources naturelles et de la Faune et reprises par le président de la FTQ à l'effet que 800 emplois seraient perdus à Gentilly si le gouvernement donnait suite à la demande du PQ de renoncer au projet de reconstruction de la centrale atomique Gentilly-2.

Dans une lettre ouverte à la Ministre, Jacques Dagenais membre du comité aviseur du MSQN rappelle que l'étude d'impact produite pour Hydro-Québec production par Alliance Environnement du Groupe Roche, disponible sur le site même d'Hydro-Québec stipule au contraire qu'aucun emploi permanent ne serait perdu et que seulement 106 emplois temporaires disparaîtraient.

De plus cette étude sur les impacts économiques de la fermeture immédiate de la centrale atomique rappelle que seulement 13 millions de dollars seraient perdus par les fournisseurs de la région et conclut : « L'impact économique de la fermeture de la centrale de Gentilly-2 peut cependant être qualifié de faible à l'échelle de l'ensemble des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec. »

Le MSQN propose de faire de Gentilly, dès maintenant, un centre d'excellence en déclassement nucléaire qui sera beaucoup plus porteur en terme d'emplois et de retombées économiques tout en mettant fin aux risques considérables et inutiles de contamination que cette centrale fait supporter à l'ensemble du Québec.

De plus, l’immédiate et nécessaire sécurisation de tout le site de G-2 pour le rendre conforme aux normes internationales en matière de sécurité aura comme effet de créer beaucoup plus d’emplois que les pertes annoncées par la FTQ et la Ministre Normandeau.

Les 2 milliards et plus économisés par la non-reconstruction de G-2 permettront à Hydro-Québec d'entreprendre immédiatement un développement stratégique important au niveau des énergies renouvelables.

Rappelons également qu’Hydro-Québec a déjà mis en réserve un montant de $ 675 millions de dollars afin de procéder au déclassement de sa centrale nucléaire, ce qui évitera au Gouvernement du Québec de devoir investir de nouvelles sommes pour initier les travaux nécessaires.

Quant aux déclarations du président actuel de la FTQ à l'effet que ce projet fait l'unanimité au sein de sa centrale, il contredit son prédécesseur Henri Massé qui lors de son témoignage au BAPE avait soutenu que c'est de justesse et après un débat houleux et des menaces de quitter que les syndicats de Gentilly-2 avaient obtenu l'appui de leurs confrères au congrès de la FTQ.

De plus, l'argument que Gentilly-2 peut assurer le développement d'un parc éolien en assurant sa stabilité est complètement erroné. Au contraire c'est la capacité d'arrêter et repartir les turbines de nos barrages hydroélectriques en quelques minutes comme l'a souvent rappelé le PDG d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, qui place le Québec dans une position extraordinaire pour prendre avantage de la force éolienne.

On sait très bien qu'une centrale atomique qui s'arrête prend des jours à repartir.

Finalement quand on sait que ce sont les défaillances de vieilles centrales nucléaires qui ont causé les pannes majeures des dernières années dans l'est de l'Amérique du Nord, alors que notre réseau éloigné avait tenu le coup même lors du grand verglas, dire que Gentilly-2 assure une sécurité énergétique comme l'affirme la FTQ démontre bien qu'ils tentent de défendre l'indéfendable.


Source : Mouvement Sortons le Québec du Nucléaire