Jeux de Vancouver

2010/02/22 | Par Yves Chartrand

Même si je suis un indépendantiste « pur et dur » je me dois de reconnaître la finesse de nos adversaires fédéralistes dans leur stratégie de propagande et leur utilisation des médias à l’occasion des Jeux de Vancouver.

La feuille d’érable est partout depuis des mois dans les émissions télévisées préparatoires aux Jeux, sur des pièces de monnaie, chez des commanditaires vendant toutes sortes de produits et le Canada en bonus, de quoi avoir un haut le cœur.

Des milliers de petits drapeaux canadiens sont distribués dans les estrades jusque dans les chaumières les plus reculées du Québec.

Les jeunes qui grandissent et futurs électeurs sont mis en présence constamment de la feuille d’érable et du « plusse beau pays au monde » comme disait Jean Chrétien.

Que ce soit à l’occasion des Jeux, de la guerre en Afghanistan, des sorties dans l’espace, dans la commandite d’événements ou de faire apparaître le logo du Canada sur des vêtements leur stratégie est remarquable.

Ils ont bien appris leur leçon depuis la dernier référendum et le scandale des commandites. Ils sont beaucoup plus subtils…

S’ils déploient autant d’efforts quotidiennement dans cette guerre de propagande c’est qu’ils ont eu la peur de leur vie en 1995, le Oui ayant raté la médaille d’or d’un millième de seconde.

Il savent bien que si la fièvre indépendantiste n’est plus en surface ce qu’elle était elle couve toujours sous terre et un incendie peut se déclarer à n’importe quel moment; les sondages le démontrant année après année.

Un grand nombre de Québécois croient contrairement à Lucien Bouchard que l’indépendance est réalisable et même souhaitable mais qu’elle ne se réalisera pas comme si cela dépendait de la volonté divine et non de la leur.

Les fédéralistes eux ne prennent plus de chances. On n’a qu’à voir Jean Charest s’indigner timidement du peu de place accordée au français lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Vancouver ou Denis Coderre s’offusquer avec sa fougue habituelle, coupant ainsi l’herbe sous le pied des indépendantistes.

Du côté souverainiste en comparaison, c’est tout à fait lamentable. On ne sent pas du tout cet état de guerre permanent qui anime quotidiennement nos adversaires.

Les « leaders2 ne capitulent même pas sur les faux pas de nos adversaires pour faire avancer notre cause lors du 400e anniversaire de la ville de Québec, de la bataille des Plaines d’Abraham de l’été dernier, du sommet de Copenhague ou des Jeux de Vancouver.

Vivement une nouvelle génération confiante, courageuse, persévérante et astucieuse aux postes de commande dans le camp indépendantiste.