Étude sur les mines de l’IRIS

2010/05/03 | Par L’aut’journal 

L’étude de l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS) publiée hier sur le secteur minier apparaît déconnectée de la réalité des travailleurs et des communautés dans les régions minières, déplore le Syndicat des Métallos. Voilà qui est navrant de la part d’un groupe de recherche progressiste.

Le groupe prône une conversion progressive de l’industrie minière vers d’autres formes d’activités économiques. «J’aimerais bien cela les entendre expliquer aux gens de la Côte-Nord ou de l’Abitibi qu’il faudrait ’reconvertir l’économie vers d’autres secteurs’. J’aimerais savoir ce qu’on pense de ça à Murdochville , s’est exclamé le directeur du Syndicat des Métallos, Daniel Roy.

Certes, l’extraction minière n’est pas aisée. Elle comporte effectivement des enjeux sur le plan de la santé et sécurité au travail ou encore de l’environnement. «Les syndicats ont mené des batailles épiques pour améliorer la sécurité dans les mines et continuent de veiller au grain. Mais ce n’est pas une raison pour tout arrêter. Jamais on ne parle de cesser la construction sous prétexte qu’il y a des accidents de travail», illustre M. Roy.

Le milieu syndical est aussi de plus en plus préoccupé par l’environnement. Les chercheurs opposent l’industrie minière aux nouveaux secteurs économiques liés à l’environnement. «C’est une comparaison décrochée de la vraie vie. Même pour fabriquer des voitures hybrides, cela prend de l’acier et d’autres métaux! Ce n’est pas en délaissant l’activité minière qu’on cessera du jour au lendemain d’avoir besoin de métaux, cela signifie seulement qu’ils proviendraient de pays où les travailleurs sont exploités et les normes de sécurité beaucoup moins élevées», poursuit M. Roy.

Cela dit, le Syndicat des Métallos souscrit à un certain rehaussement des redevances sur les ressources extraites, comme à l’imposition de normes plus sévères en matière de réhabilitation des sites, ainsi qu’à la tenue de consultations de la population avant l’octroi de baux miniers, nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en parler en commission parlementaire dans les prochains jours.

À l’échelle fédérale, notre syndicat appuie aussi le projet de loi C-300 sur «la responsabilisation des sociétés à l’égard de leurs activités minières, pétrolières et gazières dans les pays en développement».  «Menons les batailles qui doivent être menées, mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain», conclut M. Roy. 

Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le plus important syndicat du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques (mines, métallurgie, fabrication industrielle, hôtellerie, restauration, camionnage, taxi…).

Source : Syndicat des Métallos (FTQ)

Pour consulter l’étude de l’IRIS cliquez ici.