Tout se pète la gueule, chérie au FTA

2010/06/04 | Par Kevin Williamson

L'an passé Frédérick Gravel avait présenté son spectacle Gravel works au FTA. Cette année, il refait surface avec Tout se pète la gueule, chérie. Un spectacle où le chorégraphe a décidé de traiter de la misère de l'homme contemporain.

Effectivement, les interprètes revoient quelques figures masculines. Le cow-boys, l'homme d'affaire, le sportif, le batailleur, etc. Des casquettes, de la bière, des bedaines, des bottes de cow-boys, de la violence et de la connerie. Un univers de gars.

Le tout parsemé d'une musique folk et rock brillamment interprétée par Stéphane Boucher. Les choix de chansons de Boucher et Gravel permettent de s'abandonner et d'être absorbé par les corps des danseurs. Les points fixes, où la grande majorité des muscles sont mis à l'épreuve, rendent possible la contemplation devant ces êtres meurtris de leur situation d'homme.

Dès lors, une symbiose apparaît avec les danseurs. La détresse est alors palpable et une question semble s'échapper de la virilité des mouvements : comment l'homme doit être ? Cette détresse parait à son summum dans le solo de Gravel ainsi que la finale du spectacle où les trois hommes sont vêtus en costard.

Avec Gravel, on navigue entre le désarroi et l'humour. Entre les chorégraphies, il parle, explique sa démarche avec humour et ironie, mais le spectacle demeure fortement triste et mélancolique. Tout se déroule comme si on était invité dans un party, un univers décontracté où un lien s'établit rapidement entre les interprètes et le public.

Tout se pète la gueule, chérie de Frédérick Gravel est un spectacle intéressant malgré l'apparence évidente d'un work in progress. Au demeurant, les chorégraphies lentes, émotives et musclées restent une belle réussites de Gravel.

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