L’effet de Serge

2010/06/07 | Par Kevin Williamson

C'est en 2003 que Philippe Quesne fonde la compagnie Vivarium Studio, un groupe de travail qui réunit acteurs, plasticiens, musiciens et danseurs. Formé en arts plastiques, il réalise plusieurs scénographies de théâtre, d'opéras et des expositions d'art contemporain. 

En 2003, il écrit, conçoit la scénographie et met en scène son premier spectacle, La démangeaison des ailes. Il est joué pendant 5 ans. Par la suite, Quesne revient avec Des expériences et D'après nature pour aboutir en 2007 avec L'effet de Serge. S'inspirant de la littérature, des sciences humaines, des arts plastiques, de la musique, du cinéma, etc. Quesne tente de créer des microcosmes pour approfondir sa connaissance de l'humain.

L'effet de Serge n'est pas une exception. Serge un homme solitaire qui tue le temps en créant, à l'aide de petits gadgets (laser, auto téléguidée, feu de Bengale), des petites représentations pour ses amis. Tous les dimanches à 18h, ses amis sont conviés à un petit spectacle. Les courts numéros sont exécutés dans son appartement. Un grand rectangle froid et vide aux murs gris avec une porte patio au centre, une table de ping pong à droite (inondé de gadgets ainsi qu'une télévision et un DVD). L'espace est seulement éclairé de néons où les artifices lumineux des représentations de Serge, les phares d'une voiture, par exemple.

L'effet de Serge semble s'inscrire dans la représentation légèrement grossi du quotidien. En effet, l'absurdité de la vie de tous les jours est au centre de l'oeuvre. Contemplant Serge dans la platitude de sa vie, le suivant au travers de ses activités journalières (écoute la télévision, se commande de la pizza, va à la cuisine se servir un verre de vin).

Même lorsque les invités se présentent, l'atmosphère ne change pas entièrement, hormis l'émerveillement des invités qu'on pourrait même qualifier d'exagéré. Serge semble chambouler leur vie. C'est dire que les amis de Serge souffre du même mal que lui: la platitude de la vie.

Et tout cela poussé et engraissé par un humour frôlant l'absurde. L'introduction de la pièce demeure un bel exemple, Gaëtan Vourc'h apparaît en cosmonaute en présentant la pièce avec une énergie peu emballée. La nonchalance règne dans cette production.

Soulignons la présence d'invités locaux. Quesne fait appel à des non acteurs pour quelques rôles de la pièce ce qui parait accentuer le côté réel de la pièce.

Finalement, L'effet de Serge surprend par l'habileté de représenter divers degrés de la réalité et le vide de l'existence humaine. Une ode au petit bonheur simple et aux créateurs de ce monde. Quesne propose de laisser aller notre imagination et une légère poésie surgira du quotidien.


Consultez notre section spéciale du FTA 2010 en cliquant ici.