Festival International de Jazz de Montréal

2010/06/28 | Par Marie-Paule Grimaldi

C’était le premier soir du festival et une foule impatiente, mais déterminée attendait Gil Scott-Heron, grande figure du soul, du funk et du spoken-word des années 70. Coincé dans l’avion, celui que certains considèrent comme le père du rap est arrivé avec deux heures de retard tout à fait décontracté, prenant le temps pour s’adresser à son public de la manière qui le caractérise, imagé, cru, authentique. Et le Club Soda plein à craquer était suspendu à ses lèvres.

Sa première pièce, seul au piano a donné des frissons, simple, intense, intime. Rejoint peu à peu par ses musiciens, les chansons ont pris la tournure suave du soul de la manière la plus « classique » qu’il soit.

Le saxophone ou la flute légers et veloutés, le deuxième clavier pour texturer et les congas au funk tranquille ont offerts une musique mielleuse, belle, mais un peu tranquille.

Aucun beat et peu de chose à voir avec son dernier album I’m new here, plus agressif, sombre et plus près du hip hop que ce que Gil Scott-Heron a fait auparavant, mais qui avait attiré une partie du public relativement déçu et surpris de le trouver si acoustique.

Parlant entre les pièces mais trop peu, Heron s’est surtout concentré sur la musique étirant les quelques trop courtes huit chansons.

C’est le chanteur et le musicien avec ses textes engagés et poétiques qui s’est présenté au Festival de Jazz et non le performeur, mais c’était un grand plaisir de retrouver un musique intègre, un peu vintage. Peut-être un peu trop dans une ambiance souvenir pour certains, Gil Scott-Heron s’est donné avec vérité, plaisir et rien d’autre, et c’était déjà beaucoup.