Commission Bastarache : deux poids, deux mesures

2010/08/30 | Par Victor-Lévy Beaulieu

Par deux fois on a interdit à Monsieur Marc Bellemare de « déborder » du mandat de la Commission Bastarache en faisant allusion au financement des partis politiques, l’avocate de M. Jean Charest faisant objection chaque fois.

Or le procureur de la Commission, M. Batista, a questionné sans encombre Monsieur Bellemare sur le financement de sa campagne électorale à la mairie de Québec, ce qui « déborde » sans conteste ce fameux mandat de la Commission Bastarache qui ne doit faire la lumière que sur la nomination des juges.

Tout le week-end, des partisans du Parti libéral de Québec se sont fait aller le mâche-patate sur ce seul sujet de la campagne de financement à la mairie de M. Bellemare et je ne doute pas que ce sera aussi le cas cette semaine, avec l’assentiment de Monsieur le commissaire lui-même. Pourquoi ce « deux poids deux mesures » pour M. Bellemare, sinon pour le discréditer auprès de la population ?

Or, je le répète, le mandat de la Commission Bastarache, tel que voulu par M. Jean Charest lui-même, n’a rien à voir avec le financement des partis politiques, ce qui aurait demandé une enquête publique « élargie » comme le réclamait et le réclame toujours le peuple du Québec.

Il y a déjà bien assez que le réseau de l’information de RDI, sous la houlette de l’ineffable Simon Durivage, fasse appel à des procureurs de la Couronne fédérale pour déblatérer contre M. Bellemare en ne parlant que de cette satanée campagne électorale municipale pour salir sa réputation comme si c’était à son procès qu’on assistait et non à une interrogation sur les agissements de M. Charest par-devers l’influence du pouvoir exécutif sur le pouvoir juridique.

Si le procureur de la Commission devait encore jouer le petit jeu libéral de discréditer le témoin Bellemare en se servant de sa campagne à la mairie de Québec, on comprendra que la Commission n’est qu’une mauvaise blague et que ce n’est pas seulement la nomination des juges qu’on devrait y discuter, mais leur intégrité même une fois qu’ils s’assoient sur leur banc, même et surtout comme commissaires !


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