Soirée Michel-Chartrand sur la corruption politique

2010/09/30 | Par François Cyr

C’est en présence d’une soixantaine de personnes, réunies au café Étcetera dans le Vieux-Longueuil, que le collectif Les journées Michel Chartrand inaugurait sa nouvelle formule d’éducation populaire sous forme de soirée débat.

Au programme, une question brulante d’actualité : la corruption politique.

Au nom du collectif, M. Luc Douville économiste, explique, à l’aide de nombreux exemples, que le mensonge politique devient une des caractéristiques principales du discours du capital financier et qu’il ne saurait être dissocié des phénomènes de corruption qu’on observe dans nos sociétés.

À l’aide de plusieurs exemples, M. Douville insiste et précise que le mensonge organisé et la dissimulation systématique restent un élément constitutif essentiel des systèmes de corruption.

Pour sa part, le professeur et auteur Alain Deneault, spécialiste des juridictions de complaisance et auteur de l’ouvrage Offshore, incluant les paradis fiscaux, s’inspirant des philosophes de la Grèce antique propose une définition très large de la corruption.

Dans le cadre de son intervention très remarquée, il explique que la corruption ne peut se limiter aux enveloppes brunes qui changent de mains. Il y a corruption lorsque les choses s’altèrent tellement qu’elles changent de sens. C’est la finalité même du rôle de la puissance publique, sa mission fondamentale qui s’altèrent lorsque la moitié du stock mondial d’argent échappe au contrôle de l’État de droit.

Multipliant les exemples, illustrant ce détournement de sens et de mission, Alain Deneault décrit le rôle du ministre des Finances agissant comme un courtier qui vend des avantages juridictionnels. Cette perte de sens est en fait une perte de souveraineté fondamentale des États.

Des révélations à venir du coté d’Amir

Le député Amir Khadir pour sa part, après avoir signalé la pertinence et l’acuité du sujet en discussion s’emploie à analyser les différentes formes de corruption.

Il y a celle qui consiste à utiliser des prête-noms pour contourner la loi électorale. À ce chapitre, il annonce à l’auditoire que d’autres révélations sont à venir.

Il y a le lobbying ou des intérêts privés qui squattent littéralement l’entourage des directions politiques.

Poursuivant son énumération, Amir, exemples nominaux à l’appui, nous parle des parachutes dorés, de la petite corruption directe et enfin de cette corruption idéologique qui imprègne le discours politique et vise à légitimer de véritables détournements d’institutions.

Après une période d’échanges avec l’auditoire, la soirée prend fin par l’annonce des prochaines soirées débats consacrées à la lutte du peuple palestinien, à la pauvreté et au syndicalisme contemporain.


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