Brèves syndicales

2010/10/08 | Par Maude Messier

Consensus social autour des revendications de la FIQ

Loin de faire cavalier seul dans la poursuite des négociations avec le gouvernement, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a reçu des appuis de taille cette semaine.

À l’occasion d’une conférence de presse conjointe, la Fédération des médecins spécialistes du Québec, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, la Chaire d'études socio-économique, Mon Resto St-Michel, la Fédération autonome de l'enseignement, le Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec, le Collectif pour un Québec sans pauvreté et la Fédération des femmes du Québec ont joint leur voix à celle de la FIQ pour réclamer du gouvernement des engagements et des actions concrètes pour la sauvegarde du système public de santé.

Plus de 124 000 citoyens ont également signé une pétition en appui à la FIQ, pressant le gouvernement d’accorder aux infirmières des conditions de travail décentes. « une façon efficace de remédier à la pénurie de main-d’œuvre en soins infirmiers », selon la présidente du syndicat, Mme Régine Laurent.

Toutes les organisations présentes estiment que l’issue de la négociation entre la FIQ et le gouvernement doit impérativement permettre de résoudre les problèmes d’organisation du travail, véritable gangrène qui ronge réseau de la santé.

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« Grilled cheese » au menu pour les étudiants endettés

Rassemblés mercredi matin devant les bureaux de Jean Charest à Montréal, une cinquantaine d’étudiants ont distribué des sandwiches au fromage grillés aux passants pour dénoncer la nouvelle hausse des frais de scolarité annoncée par le gouvernement Charest, qui s’ajoute à celle de 6% par année que les étudiants doivent déjà encaisser depuis 2007.

Pour la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), il s’agit ni plus ni moins d’un transfert du déficit budgétaire en dette étudiante. Une hausse qui par ailleurs ferait gonfler l’endettement des étudiants à un niveau critique.

Les représentants des deux associations vont valoir que le gouvernement Charest hypothèque l'avenir du Québec en favorisant des mesures qui menacent sérieusement l’accessibilité aux études postsecondaires. Considérant que chaque dollar investi dans un diplômé en rapporte 5,30 $ en taxes et impôt, l’éducation s’avère pourtant un investissement sûr et profitable pour l’ensemble de la société québécoise.

D’autres actions similaires se sont déroulée ailleurs au Québec cette semaine, notamment au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Estrie et en Abitibi-Témiscamingue.

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7 octobre - Journée mondiale sur le travail décent

Les budgets d’austérité et les réductions dans les services publics au nom de l’assainissement budgétaire ne doivent pas constituer le fer de lance de la reprise économique. C’est le message qu’on lancé les quatre grandes centrales syndicales - CSN, FTQ, CSQ et CSD - en conférence de presse jeudi dernier, à l’occasion de la Journée mondiale sur le travail décent, une initiative de la Confédération syndicale international (CSI).

34 millions d'emplois ont été supprimés dans le monde depuis le début de la crise en 2008. La reprise économique est lente et la crise de l’emploi est bien loin d’être réglée selon les organisations syndicales.

Au Québec, le rattrapage des emplois perdus pendant la crise s’est effectué au détriment des emplois à temps plein, ce qui préoccupe grandement les dirigeants syndicaux. Selon les données de Statistiques Canada, les emplois à temps partiel sont en plein progression - 75 000 - contre un déficit de 22 000 emplois à temps plein.

Les organisations syndicales ont ouvertement critiqué les mesures d’austérité du dernier budget provincial qui, dans le cadre du retour à l’équilibre budgétaire, menacent la reprise économique fragile et la croissance de l’emploi par l’augmentation du fardeau fiscal : hausse de la TVQ, des tarifs et de la contribution santé qui passera à 100 dollars dès l'an prochain. Des affirmations corroborées par les économistes du Mouvement Desjardins.

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Pas assez d’inspecteurs dans les garderies, trop de cadres dit le SFPQ

Les révélations de Radio-Canada mercredi dernier sur les garderies illégales confirment les observations du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) qui souligne avoir fait des requêtes à cet effet, constatant les besoins grandissant et l’accumulation des plaintes.

L’ex-ministre de la Famille, Tony Tomassi, aurait d’ailleurs promis en avril dernier de faire passer le nombre d’inspecteurs de 18 à 58, ce qui ne s’est jamais fait. Pis encore, le nombre de cadres a augmenté au cours de la même période, d’après le SFPQ.

Le syndicat estime par ailleurs que la loi « manque de dents pour permettre aux inspecteurs d'appliquer rapidement les sanctions face aux agissements illégaux d'un service de garde récalcitrant ».

Subséquemment à ces révélations, la ministre de la Famille actuelle, Yolande James, a confirmé l’embauche de 40 inspecteurs supplémentaires sous peu à l’émission Maisonneuve en direct jeudi.

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Écoles privées: une autre approche ?

Au terme d’une semaine d’action à la défense de l’école publique, la FNEEQ-CSN et la FAE organisaient une conférence publique sur les écoles privés. S’appuyant sur les résultats d’un sondage Léger Marketing selon lesquels près de 70% de la population est favorable à l’abolition des subventions publiques aux écoles privées, les deux organisations ont abordé la question par le biais syndical.

Représentant plusieurs groupes d’enseignants du secteur privé, la FNEEQ n’est pas favorable à l’approche d’une réduction graduelle des subventions à l’école privée parce qu’elle se traduirait par une pression sur ses membres en termes de perte d’emploi et de surcharge de travail, de déclarer son président Jean Trudelle.

Pierre St-Germain de la FAE a souligné que la baisse de la clientèle scolaire au réseau public, causée en partie par l’exode vers le secteur privé, provoque déjà une telle pression chez le personnel du secteur public. Des profs perdent leur emploi.

La FNEEQ propose plutôt d’étudier la possibilité de mettre fin complètement au financement public des écoles privées et d’intégrer la grande majorité des institutions privées dans le réseau public. On a souligné qu’il faudrait peut-être s’inspirer de la façon de procéder lorsqu’on a transformé les collèges classiques en cégeps à la fin des années 1960.

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