Le documentaire Falardeau

2010/11/01 | Par Marie-Paule Grimaldi

L’émotion était forte au Festival du Nouveau Cinéma à la présentation de Falardeau, un documentaire humble et vibrant de German Gutierrez et Carmen Garcia (L’affaire Coca-Cola) sur le cinéaste disparu il y a à peine plus d’un an. Un documentaire qui transmet son legs artistique, social et politique en présentant un portrait simple mais admiratif de l’homme porteur de caméra et porteur d’une cause qui animera toute son œuvre.

La version présentée au FNC était une toute première mouture, le montage de Falardeau n’était pas achevé quand les programmateurs du festival ont décidé, en septembre, de projeter le film, mais les cinéastes ont relevé le défi.

À la présentation, Carmen Garcia nous dit : « On peut faire mieux ». Pourtant, cette urgence de dire et de montrer se ressent et rend le propos très percutant. Quelque chose de brute, de direct, qui n’est pas sans évoquer justement l’homme dont on parle.

Falardeau est principalement composé d’archives de films et d’entrevues. À travers elles on retrouve sa grande gueule irrévérencieuse, alors qu’il défend sans cesse son droit à l’expression et son droit au militantisme pour l’indépendance du Québec, une cause qu’il prenait «personnel».

On se replonge aussi dans les extraits de ses films depuis ses débuts, et on se souvient que c’est avant tout l’histoire humaine à travers l’Histoire qu’il racontait. Pour lui, le cinéma est d’abord une manière de tenter de comprendre le monde dans lequel il vit.

Puis, avec le succès d’Elvis Gratton, il réalise qu’il peut s’adresser à un plus large public. Et ses convictions, il les portera partout, depuis le Temps des bouffons en libre circulation jusqu’à Star Académie, où il lira Speak White aux académiciens interloqués. Falardeau dépeint le cinéaste en passionné, intègre jusqu’au bout et malgré tout.

« Je ne suis pas engagé, je travaille pas pour personne » nous dit un Pierre Falardeau encore jeune, lui qui aura surtout été un combattant pour la liberté, la liberté de son pays, sa liberté artistique, sa liberté de parole. Il portait une flamme en lui qui, au moins, vit toujours à l’écran, dans ses films et dans ce documentaire qui, plus qu’une lueur en mémoire, fait l’étincelle.


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