Bell et Télébec vendent des stations turbo déficientes

2010/12/07 | Par Camille Beaulieu

Rouyn-Noranda- Nombre de ruraux québécois et ontariens ont acheté des stations turbo Ericsson W35 depuis le printemps dernier pour accéder à l’Internet haute vitesse.

Ce routeur capte puis redistribue aux téléphones et ordinateurs de la maison les signaux cellulaires maillant les deux provinces. Bell et Télébec taisent toutefois à leurs clients que ces stations turbo fabriquées par Sony Ericsson sont déficientes.

La station Turbo de Bell coute 149 $ avec un contrat de deux ans ou 399 $ sans contrat. L’Internet est facturé 35 à 40 $ par mois pour une vitesse supposée atteindre 7,2 Mbps; une performance qui se limite plus souvent à 3,4 Mbps de charge montante ou descendante (up et down load). Économique, léger et relativement rapide, le système semble idéal pour desservir les campagnes.


Vice de fabrication

Télébec a commencé il y a quelques semaines seulement à distribuer ce service dans une région comme l’Abitibi-Témiscamingue. Bell par contre l’offre déjà depuis mai dernier dans deux provinces et aurait cumulé, selon nos sources, pas moins de 500 « notes » ou rapports de plaintes provenant de clients.

Dans le meilleur des cas, le signal Internet s’interrompt aux dix ou quinze minutes, sans raison et pour plusieurs secondes. À d’autres moments, les appareils sont plus fréquemment en panne qu’en fonctionnement.

Certains clients tentent de pallier ces défaillances en installant leur station turbo près des fenêtres, voire sous un abri à l’extérieur de la maison.

Ignorants des origines réelles de leurs ennuis, des abonnés familiers d’Internet et d’informatique gaspillent des heures et des jours à chercher la source du problème.

Télébec qui vient de mettre le doigt dans cet engrenage consent parfois à compenser les clients qui font valoir leurs droits avec suffisamment de véhémence.

D’ici quelques semaines, promet-on, le fabriquant distribuera des «patches » pour compenser ce vice de fabrication.


Retour imprévu au siècle dernier

Les clients pourvus d’un forfait jumelant Internet et le téléphone qui tous deux s’alimentent au réseau cellulaire sont fort dépourvus au moment des pannes.

Privés d’Internet, leur téléphone aussi peut devenir muet. Ils n’ont alors même plus l’opportunité d’engueuler les techniciens du service de dépannage de Bell ou Télébec.