Brèves syndicales

2010/12/10 | Par Maude Messier

Le retrait préventif ne pénalisera plus les enseignantes

Une victoire importante pour les syndicats de l’enseignement met fin à une injustice pour les femmes enceintes devant se prévaloir d'un retrait préventif pendant l’année scolaire.

Les sommes dues pendant les vacances estivales étaient calculées comme si l'enseignante avait été en congé sans solde plutôt qu'en retrait préventif. Dans bien des cas, les femmes voyaient leur paie amputée de moitié et parfois même plus, alors que pour n’importe quel autre emploi, les femmes ont droit à la totalité de leurs paies de vacances malgré un retrait préventif.

Dorénavant, les commissions scolaires devront verser à ces enseignantes la portion du revenu qui leur manquait durant l’été.

Plus tôt cet automne, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) rejetait la proposition économique du gouvernement et poursuivait les négociations. « Nous avons poursuivi la négociation, convaincus qu’il y avait un principe important à défendre pour la reconnaissance des droits des enseignantes enceintes », a déclaré le président de la Fédération autonome de l’enseignement FAE, Pierre St-Germain.

Ce principe s’appliquera équitablement à l’ensemble des enseignantes du Québec. La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) viennent d’ailleurs tout juste d’adopter unanimement une entente conclue avec les comités patronaux de négociation pour enrayer cette injustice.

D’après la FSE, on dénombre près de 4 500 grossesses chaque année chez les enseignantes et une portion importante de ces femmes doivent être retirées du travail de façon préventive pour des raison de santé et de sécurité. 


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Conciliation travail-famille à l’honneur

Les 1 357 syndiqués du Centre de finition Global de Bombardier aéronautique à Dorval ont entériné cette semaine une entente de principe à 93%.

Si le syndicat se dit très satisfait de cette entente de trois ans qui comprend des augmentations de salaires de 3% par année et une bonification du régime de retraite, c’est surtout l’introduction d’une clause sur la conciliation travail-famille qui retient l’attention.

Par cette disposition, l'employeur reconnaît que les obligations familiales peuvent, dans certaines circonstances, entraîner des aménagements de la présence au travail des employés, malgré les quarts de travail fixes. 

« Il y a deux volets en gros à cette disposition, explique Richard Gascon, président de la section locale 62 des TCA-Québec. D’abord, l’employeur a démontré une ouverture pour trouver des arrangements dans les horaires de ceux qui en ont besoin. Puis, les journées de maladie et les journées prévues pour les besoins familiaux sont maintenant traitées indépendamment. » 10 journées non-payées et fractionnables sont mises à la disposition des syndiqués.

Le dirigeant syndical explique que cette disposition sur la conciliation travail-famille conventionne des pratiques déjà existantes au sein de l’entreprise, les rendant désormais accessibles et équitables à tous.

M. Gascon est particulièrement fier de cette avancée en matière de relation de travail. « À ma connaissance, ce qu’on a négocié est pas mal unique dans notre secteur. Ça répond aux besoins de nos membres. »

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Des coupures qui menacent les services de santé

Les coupures au CSSS Jeanne-Mance continuent de faire des ravages dans les services à la population selon le Syndicat des travailleurs et des travailleuses du CSSS Jeanne-Mance (CSN).

Le président du syndicat, Gilbert Binette, dénonce la déresponsabilisation de la direction du CSSS quant à ses obligations envers la population. « Depuis quelques jours, des groupes communautaires nous appellent pour nous informer que le CSSS leur demande maintenant d'offrir des services qui étaient offerts par le personnel de Jeanne-Mance jusqu'à tout récemment. »

Rappelons que le plan de compression budgétaire pour pallier au déficit structurel de 7,5 millions $ du CSSS Jeanne-Mance, adopté par l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, est effectif depuis novembre dernier.

Une manifestation des membres du syndicat a réuni environ 200 personnes mercredi midi devant le CHSLD Jean-De La Lande. Pour ce seul établissement, 19 postes de préposés à temps complet ont été abolis, 6 postes d'infirmières et 5 postes d'infirmières auxiliaires. Sur certaines unités, ces abolitions de poste représentent jusqu'à 40 % du nombre de préposés aux bénéficiaires.

Le CSSS Jeanne-Mance compte trois CLSC et sept CHSLD. Le syndicat craint que la réduction du personnel génère des retards pour le lever des usagers, les soins d'hygiène et le changement des couches d'aisance. Le syndicat dénonce aussi le risque d'accroissement des chutes et d'étouffement en raison du manque de supervision.

Une quinzaine de postes de travailleurs sociaux, d'éducateurs et d'infirmières ont également été retranchés des ressources de l’équipe Famille-Enfance-Jeunesse, ce qui entraine une diminution des services de prévention et de dépistage de la violence, de la malnutrition et des troubles d’apprentissage dans les écoles.

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Une grève générale pour les Fêtes

Sans contrat de travail depuis maintenant trois ans, les cols bleus de Sherbrooke ne sont pas au bout de leurs peines.

Le Syndicat des cols bleus de Sherbrooke (SCFP) a déposé mardi dernier un avis de grève générale de 13 jours, s’échelonnant du 26 décembre 2010 à minuit au 7 janvier 2011.

Une liste des services maintenus a également été déposée au Conseil des services essentiels pour assurer la sécurité de la population.

Le syndicat soutient toutefois être entièrement disponible pour poursuivre les négociations dans le but d’en arriver à un règlement avant la période des Fêtes. « D'ici au 26 décembre, il reste 19 jours. Il reste donc du temps pour la conciliation et la négociation », d’indiquer Michel Murray, conseiller au Syndicat des cols bleus de Sherbrooke.

Rappelons que le 12 novembre dernier, les syndiqués avait rejeté l’offre patronale dans une proportion de 97%. Le syndicat avait par la suite proposé une entente pour la poursuite des négociations, qui garantissait notamment la tenue des Jeux du Canada sans perturbation. La ville a rejeté d’emblée la proposition syndicale.

«L'offre déposée par la Ville en octobre a été massivement rejetée par nos membres, poursuit Michel Murray. Il faut repartir sur des bases nouvelles. Nous sommes certains que la Ville peut faire preuve d'imagination à son tour pour dénouer l'impasse. »

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