Brèves syndicales

2011/01/14 | Par Maude Messier

Popularité croissante des cégeps en anglais

Dans l’esprit de comprendre la fréquentation croissante des cégeps anglais et d’alimenter la réflexion, la CSQ a rendu publique jeudi matin une étude réalisée pour son compte par l'Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA).

Intitulé Analyse des facteurs orientant les francophones et les allophones dans le choix d'un cégep sur l'île de Montréal, l’étude fait le point sur les motivations qui incitent les francophones et les allophones à fréquenter les cégeps anglais.

« (…) nous nous questionnons quant à la popularité croissante du cégep anglais. Mais avant de se positionner sur la fréquentation linguistique des cégeps, il est important d'être bien outillé et cette étude constitue un jalon important de notre démarche », d’expliquer le président de la CSQ, Réjean Parent.

Parmi différents facteurs culturels, personnels et prospectifs identifiés, l’étude démontre notamment que le choix d’un cégep anglais s’inscrit généralement dans un cadre qui dépasse les études collégiales et s’insère plutôt dans une volonté de poursuivre des études universitaires et de travailler dans les milieux anglophones.

En outre, l’étude révèle que la langue parlée à la maison, la langue d’origine des parents et avoir fréquenté un programme d’immersion au primaire augmentent les chances de fréquenter un cégep anglais. Il ressort également que l’aspect attractif de l’anglais est un facteur dominant chez ceux qui ont choisi de fréquenter un établissement d’enseignement de langue anglaise.

L’étude est disponible sur le site Internet de la CSQ : www.csq.qc.net

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Percée syndicale dans le commerce de détail pour la CSN

La CSN a déposé cette semaine une requête en accréditation auprès de la Commission des relations du travail (CRT) à l’initiative de la douzaine d’employés du dépanneur Couche-Tard situé à l’angle des rues Jean-Talon et d’Iberville, à Montréal.

« Nous sommes extrêmement fiers d'accueillir ces travailleuses et ces travailleurs. Lorsque des travailleurs font appel à nous, c'est parce qu'ils veulent se donner les moyens d'améliorer leur sort », a déclaré par voie de communiqué le vice-président de la CSN, Roger Valois. La CSN se dit confiante que la CRT accueillera sa requête favorablement.

Cette percée dans le secteur du commerce de détail, un secteur peu syndiqué, s’inscrit dans une vaste campagne de syndicalisation des salariés des dépanneurs Couche-Tard, « qui subissent des conditions de travail pitoyables et reçoivent des salaires de misère ».

D’après la CSN, le Groupe Couche-Tard aurait engendré des profits de plus de 302 millions $US pour l'année 2010. L’entreprise compte 550 succursales au Québec, dont près de 200 dans la grande région métropolitaine, et embauche près de 8 000 employés.

S’il est vrai que la tentative de syndicalisation d’une succursale de Beloeil en 2009 avait subitement entraîné sa fermeture, la CSN précise que le contexte était alors complètement différent. À l’époque, l’entreprise avait fermé l’établissement de Beloeil aux balbutiements de l’organisation syndicale, avant même que ne soit déposée une requête en accréditation.

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Rio Tinto Alcan prive le Saguenay-Lac-Saint-Jean de 7,4 millions $ par année

En conférence de presse ce jeudi, le Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma affirmait que les fermetures de postes et le transfert d’emplois en sous-traitance prive l’économie régionale de 7,4 millions $ annuellement.

Le syndicat a démontré que le transfert en sous-traitance des 69 emplois au Centre de revêtement des cuves résulte en une diminution de 1,7 million $ en salaires dépensés dans la région, à laquelle s’ajoutent les 76 postes abolis au cours des dernières années, soit une masse salariale de 5,7 millions $. Autant d’argent qui n’est donc pas réinvesti dans l’économie régionale.

« On vous permet d’avoir de l’électricité bon marché, même à rabais, et vous donnez des bons emplois aux gens d’ici. Il ne faudrait pas que Rio Tinto prenne ce principe à la légère », déclarait le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy, soucieux du fait que la multinationale ne respecte pas ce « pacte » tacite avec la société québécoise et la population de la région.

Si le syndicat fait cette sortie publique, c’est qu’il redoute, à la veille des négociations, que d’autres emplois syndiqués ne soient passés au tordeur. « (…) quand on prend de bons emplois syndiqués pour les transformer en emplois à rabais, c’est toute une région qu’on appauvrit. C’est injustifiable de la part d’une entreprise qui fait de bons profits, grâce à notre ressource énergétique! », de conclure Daniel Roy.

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Pas de débrayage à Lévis

Les cols bleus de Lévis ont finalement suspendu la grève de 24 heures qui devait débuter ce vendredi 14 janvier 2011.

Les 550 travailleurs membres du SCFP 2334, sans contrat de travail depuis trois ans, avaient accordé l’automne dernier un mandat de grève à leur comité de négociation dans une proportion de 99% pour mettre de la pression sur leur employeur.

Or, il semblerait que la stratégie ait porté fruit puisque le syndicat annonçait jeudi qu’il suspendait ce moyen de pression pour poursuivre les pourparlers « dans le meilleur climat possible ». Des avancées significatives auraient notamment réalisées sur le plan salarial.

Les parties se sont fixé un agenda dans l’objectif d’en arriver à une entente d’ici le 11 février 2011.