Brèves syndicales

2011/01/21 | Par Maude Messier

Équité salariale à la ville de Montréal : des correctifs salariaux allant jusqu’à 120,03%!

L’exercice d’équité salariale à la ville de Montréal est finalement complété, au grand bonheur du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP-429). Une période intensive de travail à l’automne a permis de réaliser le « plus imposant programme d’équité salariale au Québec », selon le syndicat.

4 500 cols blancs ont ainsi droit à des correctifs salariaux allant de 0,53$% à 120,03%, dans un cas exceptionnel. 800 catégories d’emplois ont dû être analysées au total, donc 60% ont été déterminées à prédominance féminine.

La présidente du syndicat, Mme Monique Côté, se dit très satisfaite de l’aboutissement de ces lourds travaux qui, au final, « corrigent une discrimination salariale qui affligeait de nombreuses femmes dans nos rangs; nous sommes plus que satisfaits des résultats ».

Rappelons que, bien que la Loi sur l’équité salariale date de 1997, bien des embûches, dont les fusions et défusions municipales de même que les amendements législatifs apportées en mai 2009, ont parsemé le programme d’équité salariale des cols blancs, apportant leur lot de cafouillages et de délais.

Cet exercice ne concerne que la ville de Montréal et ne lie en rien les municipalités reconstituées au 1er janvier 2006 suite aux défusions, lesquelles doivent mener à terme un exercice distinct.

Les municipalités dont le programme n’était pas complété au 31 décembre 2010 et contre lesquelles des plaintes seraient logées à cet effet s’exposent à des pénalités additionnelles. D’après la Commission de l’équité salariale, aucun délai n’est prescrit par la loi pour les fautifs, sauf rares exceptions. Et les municipalités reconstituées n’en font pas partie à ce jour.

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Entente de principe à la scierie AbitibiBowater de Maniwaki

Les syndiqués de la scierie AbitibiBowater à Maniwaki ont ratifié dans une proportion de 87% une entente de principe survenue après six mois de négociations.

« Ça a été une bonne négociation. Chacune des parties savait où elle pouvait aller. On a eu la meilleure convention possible compte tenu du contexte économique et de la relance de l’entreprise », d’expliquer en entrevue Joël Vigeant, représentant national du Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ).

La convention d’une durée de cinq ans prévoit des gels de salaire pour les trois premières années, suivis d’augmentations de 1% et de 1,5% pour les années suivantes. « Il s’agit des mêmes conditions que pour l’ensemble des scieries d’AbitibiBowater, à la différence qu’ailleurs, les travailleurs ont dû en plus subir des réductions de salaire initiales de 7,5%. À Maniwaki, ce n’est pas le cas puisque les salaires étaient déjà plus bas », explique le représentant syndical.

Les deux dernières années de la convention sont également assorties d’un boni à la production qui sera versé hebdomadairement, pouvant bonifier les salaires jusqu’à 1$ de l’heure. « Ça va dépendre du marché et de comment l’usine fonctionne. »

Notons également que les 90 travailleurs et travailleuses de la scierie bénéficieront désormais d’un régime de retraite hybride, la partie liée aux versements de l’employeur étant versée dans un régime à prestations déterminées et celle des travailleurs versée dans un REER collectif.

« Les priorités pour nous portaient sur le respect de l'entente déjà intervenue avec les scieries d'AbitibiBowater du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce qui a été le cas. L'implantation du régime de retraite et la sécurisation des emplois de nos membres étaient en tête de liste (…) », a commenté Renaud Gagné, vice-président du SCEP-Québec.

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Sauvetage du régime de retraite des chauffeurs d’autobus de Laval

Réunis en assemblée générale dimanche dernier, les chauffeurs d’autobus de la Société de transport de Laval (STL) ont entériné à 76% une entente de principe conclue la semaine dernière.

Le déficit actuariel du régime de retraite était au cœur des préoccupations de cette négociation. « Nous avons obtenu que l'employeur verse un million de dollars pour corriger la situation. Soulignons que nos membres, tout comme la Société de transport, vont augmenter leurs contributions afin de s'assurer d'une meilleure retraite », Richard Ouimet, président du SCFP 5959.

Les syndiqués ont également accepté certaines concessions et ajustements dans l’organisation du travail afin d’offrir un service plus efficace aux usagers du transport en commun.

Sans contrat de travail depuis le 31 juillet 2009, les 500 chauffeurs d’autobus bénéficieront d’une convention collective d’une durée de quatre ans prévoyant des augmentations salariales de 2% par année ainsi qu’un montant forfaitaire de 1% remis annuellement.

Auparavant affilié à la CSN, rappelons que les syndiqués ont joint les rangs du Syndicat canadien de la fonction public en septembre dernier au terme d’un conflit qui avait créé dissension et division au sein des membres et de l’exécutif syndical.



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Pied de nez à l’IEDM… et à Alain Dubuc

Le chroniqueur Alain Dubuc de La Presse accusait, dans un article publié lundi dernier, l’Alliance sociale de créer un paravent permettant aux organisations syndicales de continuer à défendre les intérêts de leurs membres via une nouvelle plateforme. « L'idée des leaders syndicaux était probablement qu'un paravent politique au discours progressiste permettrait d'enrober ce qui n'est rien d'autre que la défense des employés de l'État aux prises avec des politiques d'austérité. »

Dans un texte publié sur son blogue ce jeudi, Réjean Parent, président de la CSQ, lui renvoie la balle : « N’est-il pas curieux que, alors que des gens comme Alain Dubuc s’inquiètent de voir les organisations syndicales défendre leurs membres en utilisant les cotisations syndicales qu’ils leur versent à cette fin, ils ne s’en fassent pas outre mesure avec l’IEDM et donnent même du crédit à leurs études biaisées dont on ignore tout des vrais commanditaires? »

Le président de la CSQ s’interroge sur le fait qu’une importance démesurée est accordée dans les médias à la moindre publication de l’IEDM, véritable think thank de la droite économique, dont les généreux donateurs jouissent d’un anonymat et d’une discrétion complète, sans pour autant que ne soit questionnée la source de financement de cette organisation. Une situation inquiétante qui aurait des effets pervers sur le débat public.

À lire sur http://rejeanparent.ca

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CSN : 1 / Couche-Tard : 0

La Commission des relations du travail (CRT) a rejeté mercredi une demande d’ordonnance provisoire par Couche-Tard pour faire cesser la distribution de cartes d’information dans ses dépanneurs par la CSN sur les heures de travail, ce qu’elle estime être de la sollicitation illégale. La CRT entendra la cause mardi prochain.

La CSN se réjouit de cette rebuffade et considère que l’entreprise tente de la museler dans sa campagne de syndicalisation. « Couche-Tard voudrait nous empêcher de faire notre travail d'information auprès des salarié-es, avec cette poursuite-bâillon. La CSN ne lésinera pas sur les moyens pour défendre les droits de tous les employé-es de Couche-Tard et pour contrer toute tentative d'intimidation », d’exprimer Roger Valois, vice-président de la CSN.

Rappelons qu’une première requête en accréditation, visant la douzaine d’employés du Couche-Tard à l’intersection des rues Jean-Talon et d’Iberville à Montréal, a été déposée le 11 janvier dernier.