L’été est à nos portes et avec lui sa horde de festivals, partout au Québec. Montréal n’est pas en reste, où le coup d’envoi est donné dès la fin mai pour un mur à mur de festivités culturelles, avec le Festival TransAmériques, suivi des FrancoFolies, puis des festivals de jazz, du rire, du cirque, de la musique africaine, des gais, des festivités autochtones et du cinéma, pour ne nommer que les grands.
Il est temps de sortir ses beaux habits, puisque chaque soir est promesse de célébration, pour nous, et pour les touristes attendus, qui devraient être des dizaines de milliers à fouler notre sol, à faire rouler l’économie estivale et par le fait même l’industrie culturelle.
Que le beau temps dynamise plus que jamais la richesse artistique du Québec est une excellente chose. Que nos artistes profitent d’un rayonnement international par le seul regard de nos visiteurs, sans même se déplacer, est infiniment souhaitable. Nous pouvons être également fiers d’une culture qui sait se structurer, s’organiser et bien se vendre. Il n’y a rien de mal à ça, bien au contraire.
Toutefois, face à une croissance du tourisme (2,7 % du PIB du Québec en 2010 et environ 150 000 emplois qui en découlent), ne devrions-nous pas être plus que jamais vigilants quant aux choix culturels et artistiques motivés par cette poussée économique?
Allons-nous de plus en plus articuler notre culture afin de bénéficier par la bande de la présence des touristes? Voulons-nous d’un Québec qui soit le Varadero, le Cacun, le tout inclus culturel de la francophonie?
Allons-nous « placer les meubles », soit aménager le paysage artistique, en fonction de la visite? N’y a-t-il pas qu’une mince frontière entre tirer profit d’une situation et en être dépendant?
Il ne s’agit pas de placer l’art au-dessus de l’argent, il ne s’agit pas de critiquer une culture plus commerciale au profit d’une autre plus éclectique, mais de se demander si nous pouvons faire des choix de société de plus grande envergure que celle de l’opportunisme. Pareille à un écosystème, une économie saine et forte se doit d’être diversifiée. Idem pour la culture.
Du même auteur
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