Bradage de nos ressources naturelles

2011/12/01 | Par Réjean Porlier

Le moins qu’on puisse dire c’est que Daniel Breton, porte-parole de Maîtres Chez nous 21e siècle, est tenace et bien déterminé à ne pas laisser passer sous silence le vol éhonté de nos ressources naturelles.

Mardi, le 22 novembre dernier, en conférence de presse, dans les bureaux de la CSN, l’homme ne mâchait pas ses mots pour dénoncer les manœuvres auxquelles s’est livré le gouvernement du Québec pour discrètement faire passer le bien collectif aux mains de quelques groupes d’intérêt privés.

Rappelons qu’en mars dernier, MCN21 rendait publique une déclaration signée par plusieurs personnalités dont Claude Béland, Gérald Larose, Roy Dupuis, laquelle réaffirmait la légitimité du peuple québécois à disposer de ce qui lui appartient. La déclaration se terminait ainsi :

CE QUE LE PEUPLE DU QUE´BEC A FAIT, SEUL LE PEUPLE DU QUE´BEC PEUT LE DE´FAIRE.

Il s’agissait d’une référence à l’élection référendaire déclenchée par le gouvernement de Jean Lesage, en 1962, sur le the`me « Maîtres chez nous », afin d’obtenir de la population le mandat de nationaliser les entreprises oeuvrant dans le domaine de la production, du transport et de la distribution de l’e´lectricite´.

Le gouvernement du Que´bec a ensuite nationalise´, dans la foule´e de l’e´lection de 1962 et, par le truchement de la SOQUIP tout d’abord, puis ensuite d’Hydro-Que´bec Gaz et Pe´trole, LES DROITS D’EXPLORATION ET D’EXPLOITATION DU GAZ ET DU PE´TROLE DU QUE´BEC.

Bref, une époque où ceux qui nous représentaient à l’Assemblées nationale bâtissaient l’avenir du Québec autour d’une vision axée sur l’intérêt de la population. Tout un contraste avec les politiques mises de l’avant par le présent gouvernement.

Comme quoi, les Jean se suivent et ne se ressemblent pas. Fait peu banal; plusieurs sont convaincus que la dépossession de nos ressources naturelles relève davantage du complot que de l’improvisation.

Si, lors de son arrivée au pouvoir en 2003, les ambitions néolibérales de Jean Charest se sont rapidement heurtées à une opinion publique plutôt hostile au vent de privatisation auquel il nous conviait, l’habile politicien qu’il est, a su modifier sa stratégie et les résultats n’en sont pas moins dévastateurs.

Lentement mais sûrement, les principaux leviers de notre économie nous glissent entre les mains et il s’en trouve très certainement une poignée d’affairistes pour frotter les leurs. Les mêmes qui, s’ils se font un peu plus discrets par les temps qui courent se partagent le privilège combien rentable d’être des amis du parti.

Heureusement, si bien des citoyens ne savent plus où mettre la tête, tellement ce chantier de démolition est mené sournoisement, certains s’efforcent de suivre de près tout ce mélange de copinage, de patronage et de trafic d’influence.

Pour Daniel Breton, l’enjeu est trop important pour fermer les yeux sur pareille escroquerie. Ce n’est ni plus ni moins que notre avenir et surtout celle des générations à venir qui se jouent présentement et le caractère irréversible de certaines décisions tant pour l’environnement que pour l’économie du Québec exigerait de nous qu’on s’en inquiète d’avantage.

Selon lui, il fallait poser un geste à la hauteur de la gravité de la situation. C’est dans ce contexte qu’à la sortie de la conférence de presse du mardi, 22 novembre, après avoir recueilli quelques signatures, une plainte formelle a été déposée à la sûreté du Québec pour Vol du siècle contre le gouvernement Charest. Il faut savoir que toutes les demandes d’accès à l’information adressées afin de connaître les circonstances entourant la liquidation de nos avoirs collectifs sont demeurées sans réponse.

C’est ce qu’on appelle avoir de la suite dans les idées, un sens des responsabilités bien encré et surtout, le courage de passer à l’action.

Qu’elle sera la prochaine étape de cette saga?

Il y a fort à parier que le gouvernement Charest fera peu de cas de cette plainte et que, tout comme son homologue fédéral, il accélèrera les réformes devant mener à la vente de feu de nos actifs collectifs.

On se doit de remercier Daniel Breton pour son implication et son engagement dans le dossier et espérer que suffisamment québécois et de québécoise relaieront son cri du cœur afin de faire la différence.

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